RÉPLIQUE – Cité par François Fillon pour accuser François Hollande d’organiser les fuites le concernant, le livre "Bienvenue Place Beauvau" n’appuie en rien les propos du candidat de la droite à la présidentielle. Didier Hassoux, l’un de ses auteurs, l’explique ce vendredi à LCI.
"Je vais mettre en cause le président de la République. Un livre sort ces jours-ci, écrit par des journalistes qui ne sont pas mes amis, sur le ministère de l'Intérieur. Il explique que François Hollande fait remonter toutes les écoutes judiciaires qui l'intéressent à son bureau. On cherchait un cabinet noir, on l’a trouvé, en tout cas, à travers ces allégations." C’est peu dire que François Fillon a frappé fort, jeudi soir, sur le plateau de "L’Émission politique" sur France 2. Le candidat de la droite et du centre à la présidentielle a fait référence à Bienvenue Place Beauvau, Police : les secrets inavouables d'un quinquennat écrit par Christophe Labbé, Olivia Recasens et Didier Hassoux. Ce dernier, journaliste au Canard Enchaîné, a répondu, ce vendredi, aux questions de LCI.
"Dire que l’affaire Fillon vient de l’Élysée, c’est une plaisanterie. C’est ne pas faire confiance aux journalistes. On fait un travail d’investigation. Tous les jours, on est sur le terrain, à travailler avec nos sources, pour essayer d’annoncer ou de dénoncer des faits, qui concernent François Fillon mais aussi d’autres personnages importants de l’État. On fait notre boulot", se défend-il. Dans le livre, au sujet de l'affaire Fillon, il est d’ailleurs écrit que 'cette fois, le supposé cabinet noir n’y est pour rien'"…
Didier Hassoux ajoute : "Je laisse à François Fillon la responsabilité de ses propos. Ça fait plusieurs années qu’on travaille sur les questions de police et de politique. On a vraiment gratté dans toutes les officines de la République. Et on écrit en page 24 qu’il n’est pas possible d’apporter la preuve formelle de l’existence d’un cabinet noir. On aurait préféré, cela aurait été plus simple ! Il faut aussi savoir que, dans ce pays, depuis Louis XV, la police est politique. On peut le regretter. Je le regrette. Mais, par exemple, Nicolas Sarkozy avait conceptualisé cela de façon beaucoup plus ardue. Il avait créé une officine complètement dédiée à la remontée directe des informations judiciaires jusqu’à lui, qui s’appelait la DCRI (Direction générale de la Sécurité intérieure."
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