ÉCLAIRAGE - Fort des prises de position du chef de l'État sur les questions internationales, l'engouement entourant Emmanuel Macron ne s'essouffle pas. Depuis de longues semaines, la "Macron-mania" déferle sur la France. Un emballement qui, 30 ans après, fait écho à la "Tonton-mania" de François Mitterrand.
À en croire l'ancien candidat socialiste Benoît Hamon, il existerait "une sorte de 'Macron-mania' qui nous fait oublier les politiques" que le chef de l'État "va mettre en œuvre". Un mois après sa victoire à la présidentielle avec 66,1% des suffrages exprimés, la côte de popularité d'Emmanuel Macron ne vacille pas. Le président français est comme en lévitation.
Ses premiers pas sur la scène internationale, face à ses homologues Donald Trump puis Vladimir Poutine, ont notamment été salués partout et par tous. Dans le même temps, les observateurs prédisent que son mouvement politique La République en Marche décrochera une large majorité absolue à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 11 et 18 juin prochains.
Cette semaine, retrouvez notre dossier spécial «Macronmania», avec une couverture inspirée de Businessweek 😉 https://t.co/w8U4yZ7rrU pic.twitter.com/kSOKptEd6c — L'Express (@LEXPRESS) 6 juin 2017
L'état de grâce, courant après une élection présidentielle, a même laissé place à une éloge quasi-permanente de l'ancien ministre de l'Économie dans l'espace public, en France comme chez nos voisins européens. La Une osée de l'hebdomadaire L'Express, paru cette semaine et titré "Macron-mania", s'amuse d'ailleurs de cet emballement pour le nouveau locataire de l'Elysee.
En 1988, la "Tonton-mania" envoie une nouvelle fois Mitterrand à l'Élysee
Un engouement démesuré qui fait écho à celui d'un autre temps. Le temps de François Mitterrand. Début 1988, à la sortie de deux années de cohabitation avec la droite de Chirac, le doute plane sur une nouvelle candidature du socialiste. Fin tacticien, Mitterrand en joue, se cantonnant à quelques brèves et rares apparitions... comme pour mieux susciter le désir de l'électorat.
Peu à peu, il devient "Tonton", surnom que lui ont donné les services secrets français et qui est repris en choeur par ses partisans. François Mitterrand incarne dès lors cette figure qui parle à toutes les générations. Soutenu par le show-biz -Renaud lui consacre même une tribune "Tonton, laisse pas béton !"-, le président de la République voit peu à peu les Français lui vouer une sorte de culte de la personnalité. Vêtements, affiches, chansons... : la "Tonton-mania" est née. Elle le portera pour la seconde fois à l'Élysée.
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