PORTRAIT - À la tête de la CGT depuis février 2015, le leader syndical est en première ligne de la lutte contre le projet de réforme du code du Travail présenté ce mardi par le gouvernement après avoir été promis par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Mais qui se cache vraiment derrière Philippe Martinez ?
Redouté et respecté. En deux ans, Philippe Martinez a su se faire un nom. Déjà en première ligne l'an passé contre la loi El Khomri, le secrétaire national de la CGT - fonction qu'il occupe depuis février 2015 - s'impose de nouveau aujoud'hui comme le principal opposant à Emmanuel Macron et à la nouvelle mouture de la loi Travail.
Décidé à se faire entendre, il promet d'être un sérieux adversaire de cette réforme du code du travail à la table des négociations. Mais qui est ce cégétiste de longue date devenu incontournable à la Confédération générale du travail ?
Tout commence chez Renault
Né en 1961 à Suresnes, en région parisienne, Philippe Martinez débute sa carrière professionnelle comme technicien en métallurgie, au début des années 80, dans l'usine historique de Renault à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. En 1982, il se syndicalise à la CGT. Egalement adhérent au Parti communiste (PC) dès le lycée - il le sera jusqu'en 2002 -, l'homme à la moustache gravit les échelons quatre à quatre.
Une main (et une ambition) de fer
D'abord délégué syndical, puis secrétaire de son syndicat des techniciens de métallurgie, il s'empare, en 2008, de la tête de la Fédération de la métallurgie, l'une des plus influentes au sein de la CGT. Inconnu du grand public mais populaire à la base, il poursuit son ascension en 2015 succédant, à la surprise générale, à Thierry Lepaon, démissionnaire après les révélations dans la presse sur son train de vie pharamineux. Il devient alors le premier technicien, et non ouvrier (comme cela était "la coutume"), à prendre les commandes de la centrale.
"Discret", "bosseur", "modeste", "homme de terrain", les mots de son proche entourage ne manquent pas pour qualifier la personnalité du premier numéro un CGT sans carte PCF à jour. Issu d'une famille de militants, immigrés espagnols, Philippe Martinez se revendique être un homme de convictions, qui connaît de par son expérience sur le terrain le monde de l'entreprise. À l'inverse de son prédécesseur, Bernard Thibault, il prône une ligne plutôt dure, entre dialogue social, blocages et menaces diverses.
Une moustache qui amuse la galerie
Dans la vie, la discrétion caractérise le cégétiste bourru. Sur le plan personnel, on sait toutefois que l'homme aux belles bacchantes - qui lui ont valu une ribambelle de surnoms comme: "Pépito", "Astérix", "Dupont" - partage sa vie avec Nathalie Gamiochipi. Un nom qui vous dit sûrement quelque chose puisqu'il s'agit de l'ancienne secrétaire générale de la CGT Santé, deuxième fédération de la CGT avec près de 75.000 adhérents. Elle a notamment voté pour lui quand il s'est porté candidat à la direction de la centrale, faisant grinçer quelques dents.
Preuve s'il en est de la pudeur de ce supporter du FC Barcelone et amateur de descentes en canoë dans les gorges de l'Ardèche, l'AFP n'a possédé pendant longtemps que deux photos de lui, une datant de 1997, l'autre de 2012.
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