FRONT NATIONAL - Invitée du 20H de TF1 jeudi 18 mai, Marine Le Pen a reconnu que son débat d'entre-deux-tours face à Emmanuel Macron, mercredi 3 mai, avait été "raté". Et d'expliquer la raison pour laquelle elle avait choisi son attitude pour le moins offensive.
Le 3 mai dernier sein du Front national, rapportait le Canard enchaîné une dizaine de jours plus tard, il n'y avait guère que Marine Le Pen pour croire qu'elle avait fait "un grand débat" face à Emmanuel Macron durant la semaine précédent le second tour de la présidentielle. Il avait fallu, nous explique l'hebdomadaire, attendre le lendemain pour que son compagnon Louis Aliot lui explique le naufrage.
Difficile à digérer, le message a, depuis, fait son chemin dans l'esprit de la présidente frontiste (elle a repris lundi 15 mai ses fonctions laissées à Jean-François Jalkh puis Steeve Briois). Comme elle l'a confessé ce jeudi 18 mai, sur le plateau de TF1, alors qu'elle était interrogée sur les raisons de son "décrochage" lors de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, qu'elle avait pourtant démarré tambour battant.
Peut-être trop de fougue, trop de passion
Marine Le Pen
D'abord, a-t-elle estimé, il y a eu "le débat de l'euro qui a inquiété les Français, de manière presque irrationnelle, mais c'est un fait." Ensuite, "il y a ce débat qui, incontestablement, a été raté, il faut le dire. Moi, je le dis très clairement. J'ai fait un choix, j'ai souhaité mettre en lumière les très grandes craintes que je nourrissais, que je nourris toujours à l'égard du projet d'Emmanuel Macron." Pendant les jours précédant le débat, l'état-major du FN avait laissé glisser que l'intention de Marine Le Pen était de "faire sortir Emmanuel Macron de ses gonds".
Une stratégie à laquelle Marine Le Pen s'est attelé avec "peut-être trop de fougue, trop de passion. Je sais que certains n'attendaient pas ça, donc acte." Quelques secondes plus tard, la présidente du FN, qui a par ailleurs annoncé son intention de se présenter aux élections législatives à Hénin-Beaumont. "Pugnace, engagée, peut-être abrupte... Je suis prête à accepter toutes ces critiques, c'est le sentiment que les Français ont eu." Le mea culpa n'ira pas plus loin.
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Peut-être l'histoire me donnera-t-elle raison...
Marine Le Pen
En effet, pour expliquer son attitude pour le moins agressive, Marine Le Pen s'explique, et revient ensuite à ses attaques contre le projet présidentiel d'Emmanuel Macron : "Cette fougue, elle va être nécessaire pour le combat que nous devons mener maintenant à l'Assemblée nationale et pour protéger les Français de la dérégulation, que monsieur Macron va mettre en œuvre dès l'été par ordonnances, de l'immigration massive pour laquelle il s'est prononcé, de cette prise en main par les grands intérêts privés au détriment de l'intérêt national."
Et de conclure sur le sujet, dans une tentative pour sortir de ce pénible moment par le haut : "Peut-être l'histoire me donnera-t-elle raison, somme toute, d'avoir exprimé ces craintes..."
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