RETOUR VERS LE FUTUR - Nicolas Dupont-Aignan a annoncé vendredi soir sur France 2 qu’il se ralliait à Marine Le Pen. Pourtant, le candidat de Debout la France, battu au premier tour, n’a pas toujours balancé pour le Front national. Loin de là.
A-t-il la mémoire courte ? Ou le retournement de veste facile ? Nicolas Dupont-Aignan a annoncé vendredi soir son ralliement à Marine Le Pen pour le second tour de l'élections présidentielle 2017. La candidate du FN "n’est pas d’extrême droite", s’est-il justifié sur France 2.
Un soutien qu’il a écrit noir sur blanc sur son compte Twitter.
J'annonce que je soutiendrai et ferai campagne avec Marine #LePen pour un gouvernement élargi. @France2tv — N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 28 avril 2017
Pourtant, que ce soit avec Marine Le Pen ou son père, le Front national a été un des sujets de critiques récurrents du candidat de Debout la France. Ce même compte Twitter permet de constater, via un petit voyage dans le temps, que Nicolas Dupont-Aignan est loin d'avoir toujours été tendre avec le parti avec lequel il fait campagne aujourd'hui.
En juin 2014, après que Jean-Marie Le Pen avait fustigé dans une vidéo plusieurs artistes ayant pris position contre son parti, dont Patrick Bruel, de confession juive, ("On fera une fournée la prochaine fois", avait-il dit), Nicolas Dupont-Aignan avait sévèrement condamné les propos de celui qui était encore président d'honneur du Front national et son parti.
Tant que JM Le Pen restera president d'honneur la "dédiabolisation" du FN sera vaine ! Une nouvelle preuve ce we avec les propos de JMLP — N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 8 juin 2014
Déclaration indigne de Jean Marie Le Pen à Marseille. Plus que jamais besoin d'un patriotisme tolérant et serein. — N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 21 mai 2014
Mais il n’y a pas que contre Le Pen père que s’insurgeait Nicolas Dupont-Aignan. Sa fille Marine, elle aussi, en a pris pour son grade. En mars 2012, après la tuerie de Mohammed Merah à Toulouse, Marine Le Pen, alors candidate pour la présidentielle avait proposé de "surveiller systématiquement" les prêches dans les mosquées. Cela ne passait pas, pour Nicolas Dupont-Aignan, qui prenait la défense des Français issus de l'immigration.
Les paroles de Marine Le Pen de ce soir sont insultantes pour tous les Français issus de l'immigration. Comment oser dire de telles choses! — N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 25 mars 2012
Il prenait aussi bien souvent à partie journalistes et médias pour leur rappeler, comme ici à Léa Salamé, combien le FN et lui étaient "incompatibles".
@LeaSalame Lire l'article du Times. Voilà pourquoi le FN et moi sommes incompatibles. No comment ! — N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 6 juillet 2012
Le Monde fantasme sur mon " ambiguïté" avec le FN. Toujours la grosse ficelle: qd on refuse l'oligarchie ps ump on vous diabolise — N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 13 juin 2011
Mais surtout, bien plus récemment, le candidat avait écartait catégoriquement dans les médias tout accord avec le FN, comme le rappelle ce journaliste de "Quotidien", qui ressort une interview sur Europe 1 datant de janvier dernier.
Europe 1, 13 janvier 2017. Un accord avec le FN ? "Une situation qui n'arrivera pas." pic.twitter.com/Gej7mS38cg — Hugo Clément (@hugoclement) 28 avril 2017
Dupont-Aignan en janvier dernier : "les Français ne veulent plus de ceux qui nous gouvernent, mais ils ne veulent pas non plus du FN." — Hugo Clément (@hugoclement) 28 avril 2017
Jusque dans les derniers jours de sa campagne, Nicolas Dupont-Aignan avait continué coûte que coûte à marquer sa différence avec le parti frontiste. Lors son dernier meeting, le 20 avril dernier, l’ex-UMP s’était, rappelle Le Figaro, "indigné des bruits qui le disaient proche d'une alliance avec Marine Le Pen" : ""Ils nous caricaturent. Nous n'avons jamais été xénophobes", disait le candidat, selon le journal. Le politique ne s’était d’ailleurs pas privé de faire huer la candidate du FN à propos de ses affaires. "Ces affaires ne sont pas un pseudo-complot. Ils ont pris en otage l'élection présidentielle. Honte à eux." Nicolas Dupont-Aignan s’en prenait aussi aux idées du parti, comme sur le projet de moratoire sur l’immigration de Marine Le Pen, répétant que l’immigration zéro n’avait "aucun sens", et qu'il ne fallait pas "opposer les pauvres quelles que soient leurs origines" ou "leurs convictions religieuses".
Le candidat ne manquait pas d’être exaspéré par les questions des animateurs ou journalistes sur les différences entre leurs deux partis. "Un gaulliste républicain, ce n'est pas la même chose que le Front national, point", défendait-il dans"On n'est pas couché" en février. Sur RTL encore, en novembre, il évoquait même "l'impasse du Front national" : "Je pense que le FN n'a pas les bonnes solutions. Il est le meilleur allié du système."
Apparemment, il a changé d'avis.
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