38 degrés en Sibérie : doit-on s'inquiéter de ce record de chaleur ?

par Mathilde ROCHE
Publié le 23 juin 2020 à 15h51, mis à jour le 23 juin 2020 à 18h43
JT Perso
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Source : Sujet TF1 Info

CLIMAT - Une ville de Sibérie a connu un record de chaleur ce samedi 20 juin avec une température de 38 degrés, soit 18 degrés de plus qu’en temps normal dans cette région parmi les plus froides de la Terre. A terme, le réchauffement de l'Arctique est un danger pour toute la planète.

Même en s'imaginant au bord de la plage, pieds dans l’eau et cocotiers en arrière-plan, une température de 38°C semble un peu excessive. Alors au milieu de la Sibérie, elle est totalement inappropriée. ce sont pourtant les chiffres enregistrés ce samedi dans la ville de Verkhoïansk, à 4.600 km au nord-est de Moscou, derrière le cercle Arctique. Un record de chaleur depuis le début des recensements des phénomènes météorologiques dans la région, en 1885. Voici trois questions pour appréhender cette explosion du thermomètre.

Est-ce vraiment inhabituel ?

La Sibérie, par son climat continental, connait naturellement des écarts de températures extrêmes. “Il peut y avoir 100 degrés de différence entre les records de froid et de chaleur”, estime auprès de LCI le climatologue Jean Jouzel. Plus tôt cette année, en janvier, il a ainsi fait -58°C à Verkhoïansk. La petite ville avait établi son record négatif à -67,8°C en 1892. Et en 1988, la commune avait déjà connu une journée à 37°C. “Mais c’était un 25 juillet”, nuance l’ancien vice-président du Giec. La température moyenne du mois de juin se situe normalement autour de 20°C. 

Des températures bien au-dessus des normales de saison ont également été relevées dans plusieurs autres villes au nord du cercle polaire. Comme à Kathanga, qui a enregistré une température de 25°C au mois de mai, pour une moyenne habituelle de zéro à cette période.

Comment expliquer le phénomène ?

“Deux phénomènes se superposent”, souligne l’expert du climat. “D'un côté il y a une explication météorologique, à savoir un anticyclone qui stagne au dessus de cette zone, maintient l’air chaud sur place et empêche l’air froid de venir réguler les températures", développe-t-il. Un phénomène de canicule illustré par plusieurs météorologues sur Twitter. “De l’autre côté, il y a le réchauffement climatique, deux à trois fois plus rapide en Arctique qu’ailleurs sur la planète”, rappelle Jean Jouzel.

Doit-on s’en inquiéter ?

“En Arctique, les températures ont pris 3 degrés en moyenne depuis le début du XXe siècle”, résume le climatologue. Une illustration plutôt claire de la gravité de la situation, qui se matérialise en dégâts colossaux dans cette région peu peuplée, mais qui l'est tout de même. “Cela déclenche des feux de forêts, mais cela fait également fondre les glaces très en profondeur dans les sols sur lesquels sont bâtis toutes les infrastructures, routes et habitations”, décrit Jean Jouzel. 

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A plus grande échelle, le réchauffement de l’Arctique influe sur le reste du monde et cette région "est la plus touchée globe. Les températures y augmentent deux fois plus vite qu'ailleurs", indique Météo-France.  

"Ces grandes étendues enneigées et couvertes de glaces, très réfléchissantes, fonctionnent normalement comme des miroirs qui renvoient une partie des rayons du soleil et protègent la Terre", décrit Jean Jouzel. "Or ces étendues ont tendance à disparaître au profit de surfaces plus absorbantes comme les océans, dont la superficie augmente". Un cercle vicieux qui fait grimper les températures sur tout le globe.


Mathilde ROCHE

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