Des écoles forment des jeunes aux nouveaux métiers de la transition écologique.La première de ce genre a été ouverte en 2017 à Lahage, en Haute-Garonne.Chaque année, une trentaine d'élèves y apprennent un "métier vert", qui concilie travail et écologie.
Agroécologie, menuiserie, cuisine anti-gaspillage... À Lahage, un village de 200 âmes en Haute-Garonne, une école accueille des jeunes de 16 à 25 ans, déscolarisés ou sans emploi, pour les former aux "métiers verts". C'est en 2017 que l'École de la transition écologique (ETRE) a ouvert ses portes, la première dans son genre en France. L'entrée y est gratuite et chaque année, l'école accueille une trentaine de jeunes en quête de sens.
"Le constat est de dire se dire que, d'un côté, on a des jeunes qui quittent le milieu scolaire sans avoir trouvé leur voie, et de l'autre côté, il y a la transition écologique qui crée des emplois, des métiers, et qui va nécessiter de nouvelles compétences. On a croisé ses deux constats, et on s'est dit 'comment on forme à ces nouveaux métiers' ?'", détaille au micro du 13H de TF1 Mathilde Loisil, co-directrice de l'école.
On est loin de la ville, de l'ambiance métro-boulot-dodo
Candice, apprentie à l'ETRE
Plusieurs formations y sont proposées, toutes tournées vers la transition écologique et l'apprentissage par la pratique. Certains se forment à cultiver la terre, tout en respectant la nature. Sur l'un des potagers, Léo travaille à planter de l'ail. Sans pesticides, et en mélangeant les variétés pour qu'elles interagissent ensemble : c'est de l'agroécologie. "On travaille plus la terre, mais on a plus de satisfaction. On se dit que c'est naturel, qu'il n'y a pas de produits", confie le jeune homme de 17 ans.
Ce savoir-faire est ce qui a attiré Candice. À son arrivée à l'ETRE, il y a trois ans, la jeune femme de 16 ans à l'époque, a eu un déclic. Elle aspire à travailler au grand air et à apprendre à cultiver autrement. Elle a choisi de devenir maraichère. "C'est épanouissant. On est loin de la ville, de l'ambiance métro-boulot-dodo. C'est vraiment un autre monde, un monde qu'il faut, pour moi, ouvrir", explique-t-elle.
Dans cette région du sud-ouest, qui manque de menuisiers, l'établissement propose également cet apprentissage, mais avec une particularité : on ne travaille qu'avec des matériaux de récupération. "J'ai découvert le travail du bois, et ça m'a plu, ce côté-là de la transition écologique, de redonner vie aux choses", raconte Emma, jeune apprentie menuisière de 23 ans.
À l'issue de leur formation ici, les élèves peuvent passer un CAP, qui leur permettra de trouver un emploi dans une entreprise locale et peut-être même de former à leur tour d'autres jeunes à ces techniques, à l'instar de Pierre-Alexis Richebourg. Cet ancien élève, aujourd'hui menuisier, travaille désormais sur l'un des chantiers d'insertion de l'école. Avec des palettes usagées, il forme les élèves à la fabrication de meubles, vendus ensuite aux municipalités voisines. "La transmission, ça permet vraiment de montrer comment on travaille et de dire 'si vous voulez devenir menuisier, vous voyez qu'il y a d'autres espaces possibles que ces menuiseries à la chaîne'. De pouvoir former les gens, de poser des petites graines, c'est quelque chose qui m'anime", explique-t-il.
80% des élèves trouvent un emploi à l'issue de leur cursus
Au cœur de l'ADN de l'ETRE, on retrouve l'économie circulaire, qui est partout. En cuisine, les produits proviennent des supermarchés voisins, ainsi que des fruits et légumes cultivés par les élèves en formation d'agroécologie. Pour Florence Borg, l'encadrante technique, "l'enjeu est de sensibiliser les jeunes qui passent par ici, ainsi que les salariés à une cuisine végétarienne, anti-gaspillage, bio, saine". "À la fin de notre journée, on sait qu'on a fait à manger pour à peu près 40 personnes avec des choses qui partaient à la poubelle. En plus de ça, ça crée de l'emploi et ça fait un accompagnement, donc il y a du sens."
Et d'après les chiffres de l'école, cette formation en savoir-faire "vert" porte ses fruits en terme d'emplois : à l'issue de leur cursus, 8 élèves sur 10 trouvent un emploi dans le secteur de la transition écologique. Preuve de son succès, une dizaine d'établissements similaires ont ouvert partout dans l'Hexagone, qui forment chaque année près de 350 apprentis. Avec, pour objectif à terme, d'en ouvrir un dans chaque région en France.
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