Sécheresse : pourquoi le retour de la pluie ne suffira pas

par L.T. | Reportage TF1 : Quentin Fichet, Christophe Buisine, Eric Nappi
Publié le 8 mars 2023 à 8h50, mis à jour le 8 mars 2023 à 10h54

Source : JT 20h Semaine

La pluie, qui a cruellement manqué ces dernières semaines, est de retour depuis ce mardi 7 mars.
En plein hiver, certains départements sont déjà classés en alerte sécheresse.
Que peut changer (ou pas) l’arrivée des précipitations ?

Aussi fou que cela puisse paraître, c’est désormais un évènement : il pleut. Nous sommes en Ardèche, département passé en alerte sécheresse ce mardi 7 mars. Gaëtan Molard, maraîcher, attendait cette averse depuis deux mois. "Là, on va dire que chaque goutte compte, mais cette pluie-là va juste enlever la poussière. Moi, je veux une vraie pluie. Il faut que ça pénètre le sol et qu’il soit à nouveau gorgé d’eau", souffle-t-il. 

Il devra bientôt planter des salades et des pommes de terre sur sa parcelle. Il va falloir arroser, mais le lac qui permet habituellement d’irriguer son terrain est presque à sec. "On a un tiers de remplissage à peu près. À cette époque, il devrait déborder. On devrait avoir un déversoir. Il devrait passer par-dessus et retomber dans la nature", affirme Marc Duclaux, président du réseau d’irrigation du lac de Vert, à Vernosc-lès-Annonay (Ardèche). 

La pluie arrive trop tard

Un peu plus loin, au bord d’une rivière, la pluie revient aussi. Elle a cruellement manqué : 32 jours consécutifs sans précipitations en France, un record depuis que les mesures existent. Le paysage s’est métamorphosé. "On devrait avoir des niveaux d’eau à cette période qui devraient recouvrir toute cette bande de graviers", montre Florent Nicodème, de la fédération de pêche de l’Ardèche, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. 

Et cela, ce n’est qu’en surface. L’inquiétude principale concerne surtout nos sous-sols. En février 2022, moins de 50% des nappes souterraines avaient des niveaux inférieurs à la normale. Le mois dernier, elles étaient 80% à être en déficit d’eau. La pluie a beau arriver, c’est trop tard. "Il faudrait au moins trois mois de pluies intenses pour revenir à un rechargement complet des nappes. On ne les a pas, ces trois mois. On a un mois, un mois et demi devant nous", explique Thierry Vatin, directeur général de l’agence de l’eau Artois-Picardie. 

Si on ne les a pas, c’est parce qu’à partir d’avril, le début du printemps, si de la pluie tombe, elle servira directement aux arbres, à la végétation. Et le niveau des nappes phréatiques, lui, n’augmentera plus. 


L.T. | Reportage TF1 : Quentin Fichet, Christophe Buisine, Eric Nappi

Tout
TF1 Info