Les derniers engagements climatiques internationaux sont "très loin" de répondre à l'objectif de l'accord de Paris, prévient l'ONU ce mercredi.Selon les experts, le monde ne pourra pas tenir son engagement de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
Le monde est sur la mauvaise voie. Ce mercredi 26 octobre, l'agence de l'ONU pour le climat tire la sonnette d'alarme : les derniers engagements climatiques internationaux sont largement insuffisants pour répondre à l'objectif de l'accord de Paris, qui a pour objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
"Nous sommes très loin du niveau et de la rapidité de réduction des émissions nécessaires pour nous mettre sur la voie d'un monde à 1,5°C", a averti Simon Stiell, patron de l'ONU Climat, à l'occasion de la publication d'une synthèse des derniers engagements des pays signataires de l'accord de Paris et à moins de deux semaines de l'ouverture de la conférence mondiale climatique COP27. Selon l'agence onusienne, les engagements des 193 pays qui ont signé l'accord pourraient même mettre "le monde sur la voie d'un réchauffement de 2,5°C d'ici la fin du siècle".
"Chemin catastrophique"
L'accord de Paris de 2015 fixe l'objectif de contenir le réchauffement de la planète "nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels", quand l'humanité a commencé à exploiter à grande échelle les énergies fossiles responsables des émissions de gaz à effet de serre, et si possible à 1,5°C. Lors de la dernière COP26 en 2021 à Glasgow, les signataires de l’accord s'étaient engagés à réviser annuellement - au lieu de tous les cinq ans - leurs engagements en matière de lutte contre les émissions, appelés "contribution déterminée au niveau national" (NDC).
Mais seuls 24 pays avaient soumis des NDC nouvelles ou révisées à la date limite du 23 septembre, à temps pour être prises en compte lors de la COP27 qui se tiendra du 6 au 18 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte. Un chiffre "décevant", relève Simon Stiell. "Pour maintenir cet objectif (de 1,5°C) en vie les gouvernement doivent renforcer leurs plans maintenant et les mettre en œuvre dans les huit prochaines années", insiste le responsable onusien.
Alors que les alertes se multiplient concernant les effets du changement climatique, les pays peinent à mettre en œuvre des politiques efficaces pour contenir la hausse des températures. En septembre dernier, déjà, la secrétaire générale de l'ONU, Antonio Gueterres, avait assuré que la planète prenait "un chemin catastrophique" et estimait que le réchauffement climatique pourrait atteindre +2,7°C.
Selon les experts de l'ONU, les émissions mondiales doivent baisser de 45% d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2010, pour tenir cet objectif. Mais selon la dernière synthèse des NDC, les engagements actuels mèneraient au contraire à une augmentation de 10,6% des émissions sur cette période.