La Méditerranée est touchée par une vague de chaleur depuis le début du mois de juin.La grande bleue est 4 à 5 degrés plus chaude que les normales.Une situation qui pourrait conduire à une multiplication des tempêtes sur les côtes françaises.
Si sur Terre, les températures sont caniculaires, les vagues de chaleur impactent aussi les mers et les océans du globe. Et c’est le cas, depuis le début du mois de juin, pour la Méditerranée. La grande bleue affiche en effet, depuis des semaines, des températures 4 à 5 degrés au-dessus des normales de saison. Un phénomène aux nombreuses conséquences alors que ces vagues de chaleur marines "durent plus longtemps" que leurs cousines terrestres et peuvent "s’étendre sur quelques mois, voire, de temps en temps, sur quelques années", détaille Laurent Bopp, chercheur du CNRS au Laboratoire de météorologie dynamique.
Un phénomène qui peut avoir d’importantes répercussions sur la vie des habitants des côtes méditerranéennes : le réchauffement de la mer pourrait signifier, dès cet automne, une hausse des phénomènes climatiques intenses, comme les épisodes cévenols. "Toute la chaleur emmagasinée par la mer durant l’été va rester très longtemps, et cette inertie peut influencer l’atmosphère sur un temps plus long, et notamment sur ces phénomènes saisonniers", détaille Florian Pantillon, chercheur au CNRS en aérologie.
La crainte des Médicanes
Ainsi, si les températures estivales restent élevées jusqu’à l’automne, les précipitations pourraient être particulièrement intenses cet automne en raison de "cette combinaison de mer qui reste très chaude avec une météo qui commence à se dégrader. Cela va fournir beaucoup d’humidité à l’atmosphère et donc beaucoup de potentiel pour des pluies fortes et des épisodes intenses à l’automne", explique le scientifique.
Ce réchauffement de la Méditerranée pourrait également jouer un rôle dangereux dans l’apparition de tempêtes, et notamment dans la création de "medicanes", contraction de "mediterranean hurricane" ("ouragan méditerranéen"). Il s’agit "de tempêtes extrêmes dont les caractéristiques s’approchent des ouragans ou des cyclones tropicaux", détaille Florian Pantillon qui ajoute : "Une mer chaude va favoriser la formation d’une tempête de ce type".
Si des dizaines de tempêtes touchent la Méditerranée chaque année, ces medicanes restent beaucoup plus rares. En septembre 2020, la Grèce avait été victime de cette dépression méditerranéenne. Un phénomène qui avait par ailleurs touché la France en novembre 2011, avec des rafales de vent jusqu’à 157 km/h et des précipitations particulièrement intenses sur le littoral du Var et les Alpes-Maritimes.
Un phénomène encore mal connu
Selon les chercheurs, jusqu’en 2015, on recensait un phénomène de ce genre tous les deux à cinq ans. Mais depuis 2016, il tend à s’accélérer. "On pourrait arriver à un medicane chaque année", s’inquiète Florian Pantillon. Mais les chercheurs manquent de recul sur ce genre de tempêtes peu étudiées ces dernières années en raison de leur rareté. D’autant que certaines d’entre elles ne touchent jamais terre et restent cantonnées au large, en mer.
La première réunion sur ces medicane s’est tenue à Athènes au moins de juin et une autre est prévue à Toulouse l’année prochaine. "L’étude de ce phénomène est importante, car la Méditerranée est particulièrement exposée au changement climatique, et avec le réchauffement de la mer, les tempêtes ont un plus fort risque de se transformer en medicane dans les années à venir", prévient Florian Pantillon.
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