La COP27 qui débute dimanche doit permettre de prendre des mesures pour atténuer les émissions des gaz à effet de serre.L'un des secteurs les plus polluants est celui des combustibles fossiles auxquels la France reste très dépendante.Mais des solutions existent pour obtenir un mix énergétique plus vert.
En France, plus de 60% de la consommation d'énergie est assurée à partir de ressources fossiles. Alors pour limiter le réchauffement climatique à deux degrés de plus d'ici à 2100, ce secteur a un rôle clé à jouer. Pour y arriver, il existe des solutions : les énergies renouvelables. Elles ont la particularité de se régénérer perpétuellement et permettent de produire de l'énergie sans émettre de CO2. Tour d'horizon de ces différentes solutions.
Les barrages hydrauliques et les éoliennes
Parmi ces énergies renouvelables, il y a l'électricité produite par les barrages hydrauliques. L'eau assure 16% de nos besoins. Mais avec plus de 2300 installations partout en France, nous atteignons pratiquement déjà notre capacité maximale. Par ailleurs, les épisodes de sécheresse pourraient diminuer la production énergétique de ces installations.
Autre énergie, celle produite par les éoliennes. Celles-ci se sont multipliées ces dernières années en France, et pour cause. Un parc de 13 éoliennes permet d'alimenter l'équivalent d'une ville comme Cahors. La France souhaiterait multiplier par deux sa production grâce à ses éoliennes terrestres. Néanmoins, le pays est déjà en retard sur les objectifs qu'il s'était lui-même fixé. Cette année, seuls 1300 mégawatts ont été installés, alors qu'il en aurait fallu au moins 1900 pour tenir le rythme.
"L'éolien terrestre en France, ça évite 15 millions de tonnes de CO2. C'est l'équivalent des émissions d'un million et demi de Français", souligne William Arkwright, directeur général d'Engie Green, qui souhaite que les démarches soient facilitées pour construire un parc éolien. Car un tel chantier en France peut prendre jusqu'à deux fois plus de temps que chez nos voisins.
"En France, pour développer un parc, on peut mettre dix ans, voir plus. C'est 1200 pages d'études qu'on dépose sur le bureau du préfet quand on développe un parc. C'est plus d'un an d'étude environnementale. Il faut accélérer les délais d'instruction, les moyens mis en justice, dans les préfectures, pour aller beaucoup plus vite", appelle-t-il.
L'utilisation du vent et du soleil
Une autre solution est amenée à se développer : celle de l'éolien off shore, c'est-à-dire en mer. Il n'existe aujourd'hui qu'un seul site en France et il est situé à Saint-Nazaire. D'ici à 2050, 50 parcs comme celui-ci vont être implantés au large des côtes françaises. Les vents y sont plus puissants, plus réguliers, le rendement y est donc jusqu'à 60% plus important que sur les terres.
Outre le vent, le soleil a un rôle important à jouer. Seule 4% de notre consommation est assurée par l'énergie solaire. Or un champ permet de fournir l'électricité d'une ville de 4600 habitants. D'ici à 2050, la France veut multiplier par dix sa production. Cela ne veut pas dire pour autant multiplier par dix la surface de ses panneaux solaires. Près de Chambéry, le centre de recherches de l'Institut National de l'Énergie Solaire travaille à améliorer les performances du photovoltaïque. Pour ce faire, il étudie la production de nouvelles cellules de panneaux solaires, qui permettront de capter bien plus de lumière et donc de produire bien plus d'électricité.
Il faudra développer les énergies renouvelables de manière plus importante que ce qu'on fait actuellement
Coline Assainate, experte stratégique RTE
"Quand nous avons plus de puissance, derrière, on utilisera moins d'espace sur le toit d'une maison, on va utiliser moins de câbles, moins d'onduleurs…", souligne Anis Jouini, directeur du centre. Le CEA étudie aussi la disposition des panneaux solaires. Les panneaux bi-faces, par exemple, permettent de produire plus d'électricité en économisant de l'espace. "Le fait qu'il soit droit, cela veut dire qu'on peut le disposer d'une façon linéaire, le long des vignes, le long des voies ferrées, des digues...", note le directeur.
Pour produire de l'électricité, la France a également fait le choix de centrales nucléaires. Très discutées, elles ont l'avantage de n'émettre que très peu de carbone. "Dans les scénarios dans lesquels on décide de construire de nouveaux réacteurs, il faudrait développer entre 8 et 14 nouvelles centrales d'ici à 2050", détaille Coline Assainate, experte stratégique au sein de RTE, qui estime entre 12 et 14 ans le temps de construction d'une centrale nucléaire.
Cette diversité dans les sources d'énergie est importante. Car un panneau solaire ne produit pas d'électricité quand il fait nuit. De même pour une éolienne, sans vent. Il faut donc varier les sources, c'est ce qu'on appelle le mix énergétique. "L'enjeu, c'est de réduire notre consommation d'énergie globale, de l'ordre de moins 40% d'ici à 2050 et dans cette énergie qui restera, la part de l'électricité sera plus importante", résume Coline Assainate. Pour autant, celle-ci est formelle : "Peu importe les options qu'on choisit, il faudra développer les énergies renouvelables de manière plus importantes que ce qu'on fait actuellement."