Lundi 29 mai, l'Organisation météorologique mondiale a fait de la cryosphère l'une de ses priorités.Il faut dire que la diminution des glaces de mer, la fonte des glaciers ou encore celle du permafrost ont des répercussions croissantes dans le monde.Et notamment sur l'élévation du niveau de la mer, l'approvisionnement en eau ou encore l'économie et les écosystèmes.
Préserver les espaces glacés de notre planète. C'est désormais l'une des priorités de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Dans un communiqué publié lundi 29 mai, le Congrès de l'organisation a annoncé avoir adopté une nouvelle résolution appelant à accélérer les efforts autour de la cryosphère compte tenu des "répercussions croissantes de la diminution des glaces de mer ainsi que de la fonte des glaciers, des inlandsis, du pergélisol et de la neige sur l'élévation du niveau de la mer, les aléas liés à l'eau, la sécurité de l'approvisionnement en eau, l'économie et les écosystèmes".
Ces dernières années, les phénomènes qui se produisent dans les régions polaires et de haute montagne ont eu d'importantes répercussions. "La question de la cryosphère est un sujet brûlant non seulement pour l'Arctique et l'Antarctique, mais aussi pour le monde entier", a ainsi alerté le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
Le "géant dormant" des gaz à effet de serre
Parmi les écosystèmes de la cryosphère les plus surveillés : le permafrost - ou pergélisol - en Arctique. Qualifié de "géant dormant" des gaz à effet de serre, ce sol perpétuellement gelé est en train de fondre en raison du changement climatique dû aux activités humaines. Problème : ces étendues situées en Sibérie, au Canada, en Alaska, sur le plateau tibétain, sur les côtes du Groenland ou encore en Scandinavie ou sous les océans stockent deux fois plus de carbone que l'atmosphère. Selon les experts du Giec, le pergélisol pourrait perdre jusqu'à 40% de sa superficie d'ici 2100 et ce, dans le scénario le plus optimiste. Une donnée inquiétante puisqu'il dégage du CO2, mais également du méthane, un gaz au pouvoir réchauffant 80 fois supérieur au carbone.
Par ailleurs, pointe le CNRS, la fonte de ce pergélisol augmente les risques de catastrophes naturelles comme les glissements de terrain, l'érosion côtière et l'augmentation des feux de forêt dans le cercle polaire, à l'image de ceux qui ravagent actuellement le Canada. Il peut conduire à l'effondrement d'infrastructures construites sur le pergélisol en dégel et peut conduire à des problèmes de qualité d'eau potable pour les populations de l'Arctique - soit entre 3 et 4 millions de personnes - et à la réactivation de certains virus anciens ou inconnus.
Multiplication des catastrophes en haute montagne
La fonte des glaciers en haute montagne est également une préoccupation majeure des instances internationales puisqu'elle entraîne une augmentation des risques de catastrophes naturelles, pointe l'OMM et notamment des éboulements, des détachements de glaciers et des inondations. "Le Pakistan, par exemple, a recensé plus de 3000 lacs glaciaires, dont 36 sont potentiellement dangereux et présentent un risque élevé de débordements", pointe le rapport de l'agence de l'ONU qui rappelle les crues éclaires dévastatrices de 2022.
Une menace d'autant plus présente qu'entre octobre 2021 et octobre 2022, les glaciers de référence ont perdu en moyenne plus de 1,3 mètre d'épaisseur, bien plus que la moyenne des dix dernières années. Depuis 1970, les glaciers pour lesquels les experts bénéficient d'observations à long terme ont perdu près de 30 mètres. Dans les Alpes, les glaciers "ont battu des records de fonte en raison d'une combinaison de faible enneigement hivernal, d'intrusion de poussière saharienne en mars 2022 et de vagues de chaleur entre mai et début septembre", pointe l'OMM. En Suisse, les glaciers ont perdu 6% de leur volume entre 2021 et 2022 et un tiers entre 2001 et 2022.
Alerte sur la hausse du niveau de la mer
La fonte des glaciers, ainsi que celle des inlandsis du Groenland et de l'Antarctique, a également un effet sur la hausse du niveau des mers. Le phénomène est à l'origine d'environ 50% de cette élévation qui - avec le réchauffement des océans - ne cesse de s'accélérer avec des répercussions croissantes sur les petits États insulaires, mais aussi les zones côtières très peuplées. Ainsi, pour la 26e année consécutive, le bilan de masse total de l'inlandsis groenlandais - vaste glacier occupant de hautes latitudes - est négatif. Selon l'OMM, en 2022, "le niveau moyen de la mer à l'échelle du globe a continué à monter et a battu un niveau record". Le taux d'élévation moyen a ainsi doublé entre 2013 et 2022 (4,92 mm par an) par rapport à 1993 - 2002 (2,27 mm par an).
La fonte de la cryosphère a d'autres importants impacts, la fonte des neiges et des glaciers permet en effet à plus d'un milliard de personnes de s'approvisionner en eau. D'où la nécessité pour l'Organisation météorologique mondiale d'agir pour protéger ces espaces gelés mis en danger par nos émissions de gaz à effet de serre entraînant un réchauffement des températures globales.
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