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Climat : comment fonctionne la consultation publique pour adapter la France à un réchauffement de + 4°C en 2100 ?

Publié le 24 mai 2023 à 0h05
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Face à la progression du changement climatique, le ministère de la Transition écologique a annoncé vouloir préparer la France.
Dans un document d'une trentaine de pages, il suggère la nécessité de s'adapter à un scénario de +4°C d'ici 2100.
Le ministère appelle néanmoins les Français à soumettre leur avis pour élaborer le prochain plan d'adaptation.

Face à un réchauffement climatique déjà à l'œuvre en France et dont les effets pourraient s'aggraver, le ministère de la Transition écologique souhaite agir. Dans un document d'une trentaine de pages publié ce mardi 23 mai, il expose sa volonté d'aller au-delà des objectifs donnés par l'Accord de Paris pour s'adapter à un scénario plus pessimiste, allant jusqu'à un réchauffement de +4°C d'ici 2100 en France. 

Mais pour élaborer un plan d'adaptation qui doit s'appliquer à tous les secteurs, à toutes les échelles du territoire, tout en poursuivant des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le ministère a appelé les Français à donner leur avis.

Comment fonctionne cette consultation ?

En plus d'un document d'une trentaine de pages présentant deux scénarios pour la France, l'un à +2°C et l'autre à +4°C, trois questions ont été posées. Les Français sont invités à y répondre dans une consultation publique lancée ce mardi 23 mai. Les personnes qui le souhaitent ont jusqu'à mi-septembre pour envoyer leur réponse au mail suivant : trajectoire-adaptation@ecologie.gouv.fr. Les questions sont les suivantes :  

- La France doit-elle se doter d’une trajectoire de réchauffement de référence d’ici la fin du siècle pour pouvoir s’adapter, tout en poursuivant la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris ?

- Que pensez-vous d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation de la France (TRACC) dont les niveaux de réchauffement de référence seraient : +2 °C en 2030, +2,7 °C en 2050 et +4 °C en 2100 (France métropolitaine) ? 

- Quels outils et quel accompagnement technique et financier devraient être mis à la disposition des collectivités, des acteurs économiques et du public pour qu’ils puissent prendre en compte les impacts envisagés dans le futur du réchauffement climatique ?

Quelle utilité ?

Selon le ministère, les réponses seront par la suite utilisées pour définir sur quelle trajectoire de réchauffement de référence se basera le prochain plan d'adaptation français au changement climatique (PNACC), attendu pour la fin de l'année. Ainsi, le plan d'adaptation ne sera pas le même s'il se base sur un scénario à +2°C, comme c'était le cas jusque-là, ou si la trajectoire choisie est un "scénario plus pessimiste", dans lequel le réchauffement mondial serait de 3°C, et donc de 4°C en France métropolitaine, l'Europe se réchauffant plus rapidement que la moyenne planétaire.

Le gouvernement souligne néanmoins la nécessité de se préparer à renforcer la politique d'adaptation, qui ne prenait jusque-là en compte que l'hypothèse des objectifs de l'accord de Paris, visant à limiter le réchauffement de la planète en dessous de 2°C et de préférence à 1,5°C par rapport à la période pré-industrielle, soit une hausse de maximum +3°C pour la France. "La réalité globale du réchauffement climatique s'impose (....) il faut donc se préparer concrètement à ses effets inévitables sur notre territoire et sur nos vies", explique le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, dans un communiqué.

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Par ailleurs, au vu de la formulation des questions et des objectifs du plan d'adaptation émis par le gouvernement, la consultation semble surtout destinée aux collectivités locales, aux acteurs du monde économique ou encore aux associations. Auprès du Monde, le ministère reconnaît qu'il s'agit d'une manière de favoriser une prise de conscience des changements majeurs à venir. "La consultation publique est une méthode usuelle, mais elle porte cette fois sur un objet politique nouveau, sur lequel il faut une appropriation par les différents acteurs", explique-t-on au ministère.


Aurélie LOEK

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