Climat : la Nouvelle-Zélande confrontée à une augmentation (trop) rapide du niveau de la mer

Publié le 2 mai 2022 à 11h45

Source : JT 20h Semaine

Une étude publiée lundi par le programme de recherche NZ SeaRise révèle que le niveau de la mer monte deux fois plus vite que prévu dans certaines parties de la Nouvelle-Zélande.
La capitale, Wellington, serait particulièrement menacée par ce phénomène lié au changement climatique.

La Nouvelle-Zélande bientôt touchée de plein fouet par les conséquences du changement climatique ? NZ SeaRise a publié lundi une étude démontrant que le niveau de la mer - un phénomène lié à la dilatation thermique de l'océan et à la fonte des glaciers des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique - monte deux fois plus vite que prévu dans plusieurs parties du pays. Les données recueillies le long du littoral démontrent ainsi que certaines zones s'enfoncent déjà de trois à quatre millimètres par an. 

Si le niveau de la mer au niveau mondial augmentait d'environ un demi-mètre d'ici 2100, cette hauteur devrait atteindre près d'un mètre dans de grandes parties de l'archipel car la terre s'enfonce dans le même temps, alerte Tim Naish, professeur à l'université Wellington de Victoria, co-dirigeant du programme. Dès lors, la situation serait particulièrement catastrophique pour Wellington, la capitale, qui pourrait connaître une élévation du niveau de la mer de 30 cm d'ici 2040. Cela n'était pas attendu avant 2060. Le cas échéant, les locaux pourraient être victimes, chaque année, d'importantes inondations.

Auckland bientôt sous les eaux ?

La côte sud-est de l'île, plus peuplée, est encore plus exposée. Auckland, la plus grande ville du pays, (1,7 million d'habitants) est au centre des inquiétudes. Selon les prévisions, le niveau de la mer devrait augmenter 50% plus vite sur le front de mer du centre-ville et dans plusieurs banlieues, ce qui aura d'immenses répercussions sur le prix des maisons et les primes d'assurance. 

NZ SeaRise a élaboré un outil en ligne qui permet aux habitants et aux autorités de vérifier les prévisions pour la zone qui les concerne, afin qu'ils puissent être informés du risque d'inondation et d'érosion. 

Le temps presse

Avec ces nouvelles données, les autorités disposent de moins de temps que prévu pour planifier la manière de s'adapter aux conséquences du changement climatique et organiser la relocalisation des habitants vivant le long des côtes. "Nous avons encore du temps, mais nous n'avons plus le temps de rester les bras croisés", a déclaré Tim Naish. 

De son côté, le gouvernement néo-zélandais a affirmé que la planification était déjà en cours, y compris la budgétisation de la relocalisation de certains habitants et infrastructures. "La première chose n'est pas d'abdiquer parce qu'il y a une série d'options qui peuvent être mises en œuvre", a mis en avant la Première ministre, Jacinda Ardern. "Nous travaillons avec les autorités locales et les assureurs pour déterminer qui doit supporter les coûts de certaines de ces options car ils ne doivent pas incomber à une seule partie", ajoute-t-elle. 

En parallèle, elle a appelé ses citoyens à tout faire pour réduire les émissions et limiter les conséquences du changement climatique. 


Maxence GEVIN

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