Libye : des inondations dévastatrices font des milliers de morts

Inondations meurtrières en Libye : qu'est-ce qu'un "medicane", à l'origine de la catastrophe ?

Publié le 13 septembre 2023 à 17h32
JT Perso
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Source : JT 20h Semaine

La tempête Daniel a ravagé la ville libyenne de Derna, dans la nuit de dimanche à lundi.
Cette tempête méditerranéenne a été qualifiée de "medicane" par certains météorologues.
Contraction de "mediterranean" et de "hurricane", ce phénomène est notamment nourri par les températures élevées en Méditerranée.

Le climat, encore responsable ? Après avoir semé la mort et la destruction en Bulgarie, en Grèce et en Turquie, la tempête Daniel a frappé la Libye, dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 septembre. Sous son effet, deux barrages se sont effondrés, faisant des milliers de morts et de disparus à Derna, une ville côtière dans l'est du pays. 

Parmi les raisons qui expliquent les effets dévastateurs de cette inondation, sont évoqués le chaos politique dans lequel se trouve le pays et des infrastructures défaillantes. Pour autant, la violence de l'événement s'expliquerait également par une mer Méditerranée aux températures élevées, favorisant la formation de tempête. 

Des caractéristiques proches d'une tempête tropicale

C'est pourquoi certains météorologues ont qualifié l'événement de "medicane". Venant d'une contraction de "mediterranean" et de "hurricane", cet événement météorologique correspond, selon le chercheur en météorologie au CNRS, Florian Pantillon, à "des tempêtes extrêmes dont les caractéristiques s’approchent des ouragans ou des cyclones tropicaux". Parmi ces caractéristiques, la formation d'orages très intenses, qui commencent à s'organiser autour d'un centre sans nuages, comme un cyclone se forme autour d'un œil. "Dans le cas de cette tempête, on commençait à se diriger vers cela", explique le chercheur au Laboratoire d'aérologie à Toulouse, au regard des premières observations météorologiques.

Pour se former, de telles tempêtes ont par ailleurs besoin de flux de chaleur et d'humidité. Des conditions qui sont réunies à l'automne, lorsque la mer est encore chaude à la suite de l'été, tandis que l'approche de l'hiver favorise la formation de dépression. "Une mer chaude va favoriser la formation d’une tempête de ce type", confirme ainsi Florian Pantillon. Or, depuis plusieurs semaines, les eaux de surface de la Méditerranée orientale et de l'Atlantique sont deux à trois degrés Celsius plus chaudes que d'habitude. Elles sont donc "susceptibles d'avoir provoqué des précipitations plus intenses", ont déclaré plusieurs scientifiques lors d'une réunion du UK National Climate Impacts.

Malgré ces critères, il n'existe aujourd'hui pas de consensus permettant de définir, de manière universelle, ce qu'est un "medicane". Le terme a malgré tout été attribué à plusieurs tempêtes qui ont eu lieu précédemment en Méditerranée. Météo-France, sur la base d'observation météorologique par satellite, en compte une dizaine depuis les années 2000. Un phénomène qui est donc rare, bien que récurrent, à raison d'un événement tous les un à trois ans. 

En septembre 2020, par exemple, la Grèce avait été victime de cette dépression méditerranéenne. Un phénomène qui a aussi touché la France en novembre 2011. Des rafales pointant jusqu’à 157 km/h et des précipitations particulièrement intenses avaient alors été enregistrés sur le littoral du Var et des Alpes-Maritimes.

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Avec le réchauffement climatique, qui favorise le réchauffement de la mer, les scientifiques ne s'attendent pas à une multiplication de "medicanes". Par contre, l'intensité de tels événements risque de redoubler, donnant à penser que les conséquences dramatiques observées en Libye pourraient se reproduire à l'avenir.


Aurélie LOEK

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