Qu'est-ce que la "Coalition de la Haute ambition", qui veut mettre fin à la pollution plastique d'ici 2040 ?

Publié le 29 mai 2023 à 15h50

Source : TF1 Info

Du 29 mai au 02 juin, les représentants de 175 pays se réunissent à Paris pour une nouvelle session de négociations qui doit permettre d'aboutir à un traité contre la pollution du plastique.
Parmi ces pays, un groupe défend des objectifs pour "mettre fin à la pollution plastique d'ici à 2040".
Il s'agit de la Coalition de la haute ambition.

Une coalition qui entend peser sur les négociations. Les représentants de 175 pays se sont réunis pour cinq jours au siège de l'Unesco à Paris. Leur objectif : définir les grandes orientations d'un traité à venir contre la pollution plastique. Parmi les pays présents, certains se sont réunis dans une coalition, appelée la "Coalition de la Haute ambition pour mettre fin à la pollution plastique" ou HACEPP.

Une coalition qui veut réduire la production de plastique

La Coalition de la haute ambition est conduite par le Rwanda et la Norvège. Elle est composée d'une cinquantaine de pays, dont l'Union européenne avec la France, le Canada, le Chili ou encore le Sénégal. Le Japon a également rejoint la coalition il y a quelques jours, et selon la secrétaire d'État à l'Écologie, l'Argentine a aussi indiqué vouloir faire partie de la HACEPP. En se liant dans une coalition, tous ces États se mettent d'accord sur les objectifs à défendre au préalable de la session de négociations. 

Cette coalition se targue ainsi de défendre les objectifs les plus élevés afin de mettre fin à la pollution plastique, fixant même la date de 2040 pour y parvenir. Elle défend notamment la mise en place d'un traité international et juridiquement contraignant qui prend en compte et régule chaque étape de la vie du plastique. La HACEPP appelle notamment à promouvoir une économie circulaire des plastiques qui protège l’environnement et la santé humaine, à assurer une collecte, une gestion et un recyclage efficaces des déchets de plastique, mais surtout, à réduire la production de plastique.

Or, sur ce point en particulier, d'autres pays ont des positions différentes, qu'ils vont tenter d'avancer lors des négociations. C'est le cas par exemple de la Chine, des États-Unis, de l'Arabie saoudite ou plus généralement des pays de l'Opep. Ces États, eux, insistent sur le recyclage et une meilleure gestion des déchets plutôt que sur la réduction de la production plastique, protégeant de ce fait leur industrie pétrochimique.

En se regroupant en coalition, les pays de la HACEPP espèrent peser avec d'autant plus de forces lors des négociations face à des grandes puissances comme la Chine ou les États-Unis. "Le fait de former ou de rejoindre une coalition offre deux avantages principaux : cela réduit la complexité du processus de négociation et cela améliore la capacité et le pouvoir de chacun des pays, notamment des plus petits et des plus pauvres", explique ainsi Carola Klöck, chercheuse en science politique et qui a étudié les coalitions au sein des négociations sur le climat. Cette stratégie fonctionnera-t-elle ? Réponse au bout de la session de négociations, qui doit s'achever le 2 juin prochain.


Aurélie LOEK

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