Sécheresse : 2022, une année historique

Nappes phréatiques : des manques d'eau préoccupants dans une grande partie de la France

Publié le 14 janvier 2023 à 11h20

Source : JT 20h Semaine

La sécheresse connue en 2022 a eu des effets majeurs sur le niveau des nappes phréatiques.
L'organisme en charge de leur suivi alerte et évoque une situation préoccupante.
Les prévisions pour 2023 se révèlent peu optimistes.

Dans une large partie du pays, le niveau des nappes phréatiques est aujourd'hui jugé "préoccupant", prévient le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM). L'organisme, qui suit leur évolution avec précision, se montre d'ailleurs "assez pessimiste" lorsqu'il évoque la disponibilité de l'eau en 2023. Une conséquence, notamment, de la sécheresse majeure qui a frappé l'hexagone l'an dernier. 

Le BRGM indique que "les niveaux des nappes du mois de décembre sont peu satisfaisants". En effet, il constate que "les pluies infiltrées durant l’automne sont très insuffisantes pour compenser les déficits accumulés durant l’année 2022 et améliorer durablement l’état des nappes". Dans son bulletin de situation du 1er janvier, il notait que "la situation de l'eau souterraine, qui représente deux tiers des prélèvements en France, est bien moins favorable qu’à la sortie de l’hiver 2021-2022". Une période durant laquelle les nappes étaient mesurées à des niveaux "à peu près corrects". C'était avant que ne se déclenche une sécheresse historique "en surface", a expliqué cette semaine à l'occasion d'un point presse Pierre Pannet, un directeur adjoint du BRGM.

Des prévisions pessimistes

Sans des niveaux de pluie supérieurs en 2023, "on arrivera à une situation bien pire que celle qu’on a connue en fin d’été 2022", a assuré le responsable, rappelant qu'à l'époque, la quasi-intégralité des départements métropolitains se voyaient concernés par des restrictions d'eau. Des mesures qui restent dans certaines zones toujours en vigueur puisque 12 départements en conservent à l'heure actuelle. Si le suivi des nappes phréatiques est si critique, c'est en partie parce qu'elles fournissent des quantités d'eau essentielles dans notre quotidien :  deux tiers de l'eau potable environ en sont issus, mais aussi un tiers de l'eau destinée à l'irrigation agricole.

Selon le BRGM, les pluies de l'automne, qui sont intervenues sur des terres très sèches, n'ont pas permis de recharger les nappes en profondeur de manière significative. L'explication est simple : ces précipitations ont profité en premier lieu aux sols en surface et à la végétation, qui les ont captées en majorité. "En conséquence, plus des trois quarts des nappes restent sous les normales mensuelles, avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas", souligne le bulletin du BRGM, ajoutant que "les niveaux sont nettement inférieurs à ceux de décembre de l'année dernière". La Bretagne ou l'Alsace font partie des rares régions où la situation est jugée correcte.

Pour 2023, les hydrogéologues partagent leur inquiétude. "Nous sommes assez pessimistes, car le début de la recharge a été très tardif, avec plus d'un mois de retard, les pluies sont très insuffisantes et nous avons eu un étiage sévère sur de nombreux secteurs", glisse une experte du BRGM. 2022, comme l'a expliqué Météo France, aura été l'année la plus chaude jamais enregistrée en France avec 14,5 degrés de température moyenne annuelle. 

Elle fut aussi l'une des plus sèches, le déficit de pluviométrie avoisinant les 25% par rapport aux niveaux de précipitations attendus.


Thomas DESZPOT

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