CRISE CLIMATIQUE - Une vaste étude menée dans dix pays a cherché à mesurer l'état d'inquiétude des jeunes vis-à-vis du changement climatique. Les sentiments d'anxiété et de culpabilité sont partagés par la majorité des interrogés.
La planète brûle, l'avertissement est répété depuis des décennies. Mais pourtant, la situation ne semble pas changer et le pire est à venir. Voilà l'état ressenti par la grande majorité des jeunes générations, à qui l'avenir tend pourtant les bras, selon une vaste étude menée par des chercheurs britanniques, finlandais et américains et financée par l'ONG Avaaz. Publiée dans The Lancet Planetary Health mardi 14 septembre, elle s'appuie sur un sondage réalisé par l'institut Kantar entre mai et juin dernier auprès de 10.000 jeunes de 16 à 25 ans, issus de dix pays différents : le Royaume-Uni, la France, le Portugal, la Finlande, l'Inde, le Nigeria, les Philippines, l'Australie et le Brésil.
"L'humanité condamnée" pour 50% des sondés
Nul doute pour cette étude, la plus vaste du genre menée sur l'angoisse climatique chez les jeunes, que "le changement climatique et des réponses gouvernementales inadéquates sont associés à l'anxiété et à la détresse climatiques chez de nombreux enfants et jeunes dans le monde". D'après les résultats obtenus, le pessimisme domine largement les sentiments exprimés. Si 83% des sondés considèrent que la protection de la planète est un échec, 75% jugent le futur "effrayant" (74% en France et jusqu'à 92% aux Philippines, pays particulièrement exposé aux catastrophes naturelles comme les typhons). 56% des 10.000 jeunes interrogés estiment même que "l'humanité est condamnée" après des décennies d'activité industrielle ayant entrainé une montée des températures, et 39% d'entre eux hésitent à faire des enfants dans ce contexte.
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De manière générale, l'angoisse face au changement climatique, ou appelée l'écoanxiété, est ressentie par 59% des jeunes et de manière concrète dans leur quotidien pour 45% des interrogés. Pour les chercheurs ayant réalisé l'étude, "ces facteurs de stress psychologique menacent la santé et le bien-être et pourraient être interprétés comme moralement préjudiciables et injustes". Et alertent sur le "besoin urgent d'augmenter à la fois la recherche et la réactivité du gouvernement". Pourtant, seuls 31% des interrogés trouvent que les gouvernements prennent des mesures suffisantes pour éviter la catastrophe climatique.