Confinement : la pollution de l'air a bien moins diminué qu'au printemps

C.A.
Publié le 10 novembre 2020 à 8h39, mis à jour le 10 novembre 2020 à 9h06
Confinement : la pollution de l'air a bien moins diminué qu'au printemps
Source : PHILIPPE LOPEZ / AFP

ACTIVITE - Si l'influence du deuxième confinement sur la circulation du virus reste attendue, celle concernant la pollution de l'air sont déjà connus. Et ils sont décevants. Selon Airparif, elle n'a baissé que de 20% en une semaine en Île-de-France, soit 3,5 fois moins qu'au premier confinement.

La première période de confinement, au printemps, avait été grandement profitable à l'environnement. Dans la nature comme dans les villes, le silence avait pris le dessus sur la cacophonie du monde moderne, la faune sauvage avait retrouvé ses droits, tandis que la pollution de l'air s'était effondrée. La semaine suivant le début de ce confinement, Airparif avait mesuré en Île-de-France une baisse de 70% des émissions d'oxydes d'azote (NOx) et de particules fines PM10 liées au trafic routier. Ce deuxième confinement, plus souple, n'aura pas les mêmes bénéfices. Selon l'association de surveillance de la qualité de l'air, cette réduction de la pollution de l'air n'a été que de 20% entre le vendredi 30 octobre et le jeudi 5 novembre.

Le périphérique bien plus pollué que lors du premier confinement

"La baisse des émissions liées au trafic routier pour les NOx et les particules est légèrement plus marquée sur Paris, avec une diminution de 30% à l’exception du boulevard périphérique" où la diminution est de l'ordre de 15%, précise Airparif. Hors boulevard périphérique, la diminution des émissions était "de 75% durant les premières journées du premier confinement", indique l'association. Les concentrations de NOx, "polluant traceur du trafic routier, diminuent peu, contrairement au premier confinement", poursuit Airparif. "Les concentrations rencontrées à proximité des axes routiers rejoignaient alors les niveaux observés habituellement dans les parcs et jardins. Ce n’est pas le cas pour les premiers jours du second confinement."

Par ailleurs, "sur les premiers jours, l’impact du second confinement est aussi bien moins important sur les émissions de dioxyde de carbone (CO2, gaz à effet de serre) liées au trafic routier. La baisse est de 20% pour le second confinement, elle était de 70% pour les premiers jours du premier confinement", ajoute encore Airparif.

1230 vies épargnées en France lors du premier confinement

Habituellement responsable de près de 400.000 décès prématurés chaque année en Europe, la baisse de la pollution de l'air lors du premier confinement aurait épargné la vie de 11.000 personnes, d'après une étude du Centre de recherche sur l'énergie et l'air pur (CREA) parue le 30 avril dernier. En Europe, c'est à l'Allemagne que cette diminution de la pollution de l'air a été la plus profitable. Le pays aurait évité en avril pas moins de 2083 décès. Suivent le Royaume-Uni, (1725 décès), l'Italie (1490), la France (1230) et l'Espagne (1081). Pour chiffrer la baisse de la mortalité, l'étude s'appuie sur l'impact de la production et la consommation des énergies fossiles sur la santé humaine. 

Environ 18% des décès dus Covid-19 pourraient être liés à la pollution de l'air

En revanche, selon une étude internationale publiée fin octobre dans la revue médicale Cardiovascular Research, environ 18% des décès en France dus au Covid-19 pourraient être attribués à une exposition à long terme à la pollution de l’air et en particulier aux particules fines. Santé Publique France considère pour sa part la pollution de l'air comme un "facteur de risque aggravant". L'Agence nationale de santé doit prochainement lancer une étude sur le lien entre l'exposition à long terme aux particules fines et le risque de décès et d’hospitalisations pour Covid-19.


C.A.

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