SOMMET - En 1995, plus d’une centaine de dirigeants du monde entier se réunissaient à Berlin pour discuter climat et émissions de gaz à effet de serre. La toute première Conférence des Parties était lancée.
Alors que l’Écosse se prépare à accueillir la COP26 pour deux semaines, le monde se souvient de la COP21 et de l’accord historique scellé à Paris en 2015, ou encore du Protocole de Kyoto signé en 1997, pendant la COP3. Mais qui se remet la première Conférence des Parties, organisée en 1995 ? Comment s’est déroulée la COP1 ? Pourquoi avoir décidé d’une réunion annuelle sur le climat, sous l’égide des Nations Unies ?
Le Giec et ses premiers avertissements
En 1990, les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental des Nations Unies sur le changement climatique publient leur premier rapport (cinq autres ont été rendus depuis) sur ce que l’on sait du réchauffement de la planète. Les experts confirment alors qu’un risque d’une hausse des températures existe et l’évaluent à 3°C d’ici à 2050 par rapport à l’ère préindustrielle, en 1850. Le contenu de cette publication n’est acté par les responsables politiques que deux ans plus tard, à l’occasion du Sommet de la Terre, à Rio. En 1992, plus de 150 pays s’entendent sur deux faits avérés sur le climat : les énergies fossiles contribuent à la concentration du gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère et la hausse des températures est liée à celle des émissions de GES.
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"Notre terre souffre à la fois des rigueurs des climats et des fureurs des hommes, on n'apaisera pas les unes sans maîtriser les autres", martèle alors à la tribune François Mitterrand (dont l’intégralité du discours est à retrouver ici). Un texte international est signé, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et préfigure la première Conférence des Parties l’ayant signé.
Merkel, ministre de l’Environnement et hôte
Du 28 mars au 7 avril 1995, quasi au lendemain de la réunification allemande, Berlin accueille le premier sommet sur le climat dont l’organisation est confiée à la ministre de l’Environnement de l’époque… qui n’est autre qu’Angela Merkel, future chancelière du pays. À l’époque, l’Allemagne est même érigée en modèle à suivre avec un objectif affiché de réduction de 30% de ses émissions de GES entre 1987 et 2005. Mais cette première COP, à laquelle participent 120 dirigeants mondiaux, se déroule essentiellement pour le symbole.
Si les pays membres s’accordent sur l’idée de se donner des ambitions contraignantes en matière de réduction des émissions de GES et convient des "Activités mises en œuvre conjointement", aucun engagement n’est pris au terme de cette première Conférence des Parties. Et il faudra attendre deux ans plus tard pour qu’un accord se forme : celui acté au Japon, plus connu sous le nom de Protocole de Kyoto, et qui entérine l’objectif de 5% de réduction des émissions de GES d’ici à 2012, par rapport à 1990.
Angela Merkel when climate negotiations were launched, at COP1 in Berlin. She was then Minister for the Environment. #COP26 #ClimateCrisis #WeDontHaveTime pic.twitter.com/dbfC8OgCRK — Manuel Carmona Yebra (@CarmonaYebra) October 30, 2021
Lors de la COP1, les dirigeants ne s’entendent pas cependant sur la répartition la plus juste à adopter de réduction des émissions de GES entre pays riches et pays pauvres. Un point qui n’est toujours pas réglé en 2021 à la veille d’une nouvelle COP lancée ce dimanche 31 octobre à Glasgow. Pourtant, le défi est de taille : le réchauffement moyen observé de la planète de 1,1°C par rapport à 1850 est le fait majoritaire des pays industrialisés, qui représentent à eux-seuls plus de 55% des émissions cumulées depuis cette date.