POLÉMIQUE - Devant les dirigeants du monde entier réunis à Glasgow, le Premier ministre britannique Boris Johnson a exhorté les pays à agir pour limiter le réchauffement climatique, avant de rallier Londres... en avion. Ce qui a poussé Downing Street à se justifier.
Ses propos à la COP26 ne sont pas passés inaperçus, son retour à Londres non plus. En tant que représentant du pays hôte du plus grand sommet mondial pour le climat depuis Paris en 2015, le Premier ministre Boris Johnson s'est montré très engagé pour trouver un accord avec les principaux dirigeants de la planète. Un échec de la conférence climat de Glasgow déclencherait dans le monde "une colère et une impatience incontrôlables", a-t-il averti ce lundi, estimant que "toutes les promesses" ne seraient alors "que du blablabla". Des propos forts... qui lui ont immédiatement été rappelés.
Pour rentrer à Londres, à 600 kilomètres au sud de Glasgow, le Premier ministre britannique a utilisé l'avion, moyen de transport beaucoup plus polluant que le train, une alternative plus verte pour ce trajet. Le retour de Boris Johnson a été épinglé par des associations écologistes, selon qui le train aurait dû être utilisé. Si Glasgow se trouve à une grosse heure de Londres en avion, il faut compter plus de cinq heures pour rallier les deux villes grâce au réseau ferroviaire.
Downing Street défend "des contraintes de temps"
"Boris Johnson prévient à juste titre que le monde est à 'minuit moins une' en termes de changement climatique", a réagi Mohamed Adow, directeur de l'ONG Power Shift Africa, auprès de l'AFP. Il rappelle que le gouvernement britannique a baissé ces derniers jours la taxe sur les vols de courte distance. "Peut-être que si le gouvernement utilisait les taxes sur les vols intérieurs pour améliorer ses infrastructures ferroviaires, les modes de transport bas carbone seraient plus faciles, moins chers et plus largement utilisés", a-t-il dénoncé.
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Les services du Premier ministre britannique ont même été obligés de justifier le choix d'un déplacement par les airs, une polémique qui revient régulièrement, y compris en France. "Il est important que le Premier ministre puisse circuler dans le pays et nous faisons face à d'importantes contraintes de temps", a justifié le porte-parole de Boris Johnson, interrogé par des journalistes à Glasgow. "Le carburant que nous utilisons est durable et les émissions compensées également", a-t-il insisté. Downing Street rappelle également que Boris Johnson est arrivé à Glasgow directement depuis Rome, où avait lieu le sommet du G20, à bord de l'Airbus officiel du gouvernement. L'appareil sera donc réutilisé ce mardi, pour son retour à Londres.
D'autres dirigeants sont également pointés du doigt pour leurs déplacements peu écologiques, en premier lieu le président américain Joe Biden. Son convoi au G20 de Rome a totalisé plus de 80 véhicules, notamment sa voiture officielle très énergivore, surnommée "The Beast" ("La bête").