COP26 : du "bla, bla, bla" pour Greta Thunberg, "un rendez-vous raté" pour les ONG

Y.R
Publié le 14 novembre 2021 à 9h52, mis à jour le 14 novembre 2021 à 10h29

Source : TF1 Info

DOUCHE FROIDE - La COP26 de Glasgow s'est refermée, samedi 13 novembre, avec un accord en demi-teinte adopté dans la douleur, pour intensifier la lutte contre le réchauffement climatique. À l'instar de la militante Greta Thunberg, qui ne se berçait pas d'illusion, de nombreuses ONG ont exprimé leur déception.

Le "Pacte de Glasgow" n'est pas à la hauteur des attentes. À l'issue de deux semaines de négociations éprouvantes, les quelque 200 pays de la COP26 ont adopté, samedi 13 novembre, un texte pour accélérer la lutte contre le réchauffement de la planète, sans garantie toutefois de tenir l'objectif de le contenir à 1,5°C ni de répondre aux demandes d'aide des pays pauvres. Témoignant de la difficulté à aboutir à cet accord, Alok Sharma, le président britannique de la conférence mondiale pour le climat, s'est dit, d'une voix émue et les larmes aux yeux, "profondément désolé", déçu par le dénouement.

Le patron de l'ONU Antonio Guterres lui-même a relevé les faiblesses de la déclaration finale, à l'image des changements de dernière minute, moins contraignants, introduits sur la question des énergies fossiles à la demande de la Chine et de l'Inde. Dans son intervention, le patron des Nations unies a averti que "la catastrophe climatique frappe toujours à la porte", regrettant le manque de "volonté politique collective" pour surmonter les "profondes contradictions" entre pays.

S'il a "maintenu en vie les objectifs de l'accord de Paris", dixit la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, le "Pacte de Glasgow" est toutefois loin de répondre à l'urgence de la situation pour les activistes. "Cette COP n'amènera pas de grands changements", avait indiqué Greta Thunberg auprès l'AFP à la mi-octobre. L'accord obtenu sur le fil l'a confortée.

Pour Greta Thunberg, la COP26 s'est résumée à du "bla, bla, bla", fustigeant par avance les discours d'auto-congratulations des dirigeants du monde. "Maintenant que la COP26 touche à sa fin, méfiez-vous d'un tsunami de 'greenwashing' et des retombées médiatiques pour qualifier en quelque sorte le résultat de 'bon', 'progrès', 'espoir' ou 'un pas dans la bonne direction'", avait alerté sur Twitter la militante écologiste suédoise. "Le vrai travail continue en dehors de ces salles. Et nous n'abandonnerons jamais, jamais", a ajouté la figure emblématique du mouvement Fridays for Future.

Ce constat amer est partagé par les ONG. Pour Teresa Anderson, d'ActionAid International, le texte adopté "est une insulte aux millions de personnes dont les vies sont ravagées par la crise climatique". "Comme redouté, la COP26 s'est avérée être une COP de pays du Nord, qui reflètent donc les priorités des pays riches", a regretté Aurore Mathieu, du Réseau Action Climat. "Leur refus de venir en aide aux pays du Sud sur le financement des pertes et dommages constituent une honte et une véritable trahison pour les millions d'hommes et de femmes dont la survie est menacée par les conséquences du changement climatique."

L'association Les Amis de la Terre a dénoncé une COP "de l'exclusion", "du greenwashing", "des lobbies" et "de l'inaction", qui "accouche une fois de plus d'engagement vides". "C'est mou, c'est faible, et l'objectif de 1,5°C est à peine en vie", a déploré Jennifer Morgan, patronne de Greenpeace International, notant tout de même "un signal sur la fin de l'ère du charbon", qualifié d'"important", mais résumé ainsi : "un petit pas pour les négociateurs, un rendez-vous raté pour l'humanité."


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