Les émissions de CO2 pourraient atteindre un niveau record en 2022

F.S.
Publié le 11 novembre 2022 à 12h20

Source : JT 20h WE

Les conclusions d'un rapport de la COP27 sont particulièrement pessimistes.
Elles affirment qu'il n'existe "aucun signe" des réductions urgentes d'émissions de CO2 nécessaires pour mettre fin à la dégradation du climat.
Au contraire, les émissions mondiales liées aux énergies fossiles devraient atteindre un record en 2022.

Jamais une analogie n'aura été aussi vraie. "Nous sommes sur l'autoroute vers l'enfer climatique, avec notre pied sur l'accélérateur", avait regretté Antonio Guterres, dans une déclaration pleine de gravité en ouverture de la COP27. Cinq jours plus tard, le Global Carbon Project (GCP) montre l'ampleur du coup d'accélérateur. D'après les conclusions de ce réseau scientifique international, présentées ce vendredi 11 novembre à Charm el-Cheikh, en marge de la conférence sur le climat, les émissions de gaz à effet de serre sur le globe ne freinent pas. Et certaines d'entre elles pourraient au contraire battre un nouveau record.

Hausse record des émissions d'origine fossile

L'analyse du GCP s'appuie sur plusieurs jeux de données de l'année en cours pour estimer l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre en 2022. Or, cette évaluation révèle que les émissions de CO2 liées aux combustibles fossiles devraient augmenter de 1% cette année, pour atteindre 36,6 milliards de tonnes. Un niveau record. En cause, principalement, la hausse de la consommation de produits pétroliers, notamment en lien avec la reprise du trafic aérien. Toujours d'après cette estimation, les gaz à effet de serre liés au charbon retrouveront des niveaux proches de ceux observés en 2014, lors d'un pic historique. Enfin, les émissions liées au gaz se maintiennent à des niveaux records similaires à ceux de l'an dernier. En tout, l'ensemble des émissions de CO2 s'élèveront à 40,6 milliards de tonnes, soit un niveau quasi identique à la période avant le confinement (40,9 en 2019).

Toujours dans cette analyse, le consortium international indique que l'Union européenne fait figure d'élève médiocre. Ses émissions de gaz à effet de serre devraient diminuer de 0,8% en 2022, soit un peu moins que celles de la Chine (0,9%). A contrario, les émissions américaines continuent de croitre (1,5%), notamment en lien avec l'aviation.

Un constat pessimiste, à l'heure où c'est la stratégie inverse qui devrait prévaloir. Car si cette trajectoire ne s'inverse pas, les chercheurs estiment qu'il y a 50% de risques que le seuil symbolique des 1,5°C en plus soit dépassé avant la fin de la décennie actuelle, ont déclaré les chercheurs. Un contraste brutal, qui devrait servir d'énième argument en faveur d'une "action urgente" pour laquelle plaide le consortium.


F.S.

Tout
TF1 Info