VIDÉO - Qatar : ce qu'il faut savoir sur la climatisation des stades

F.R | Reportage TF1 Sylvain Millanvoye et Noélie Clerc .
Publié le 13 novembre 2022 à 22h56, mis à jour le 14 novembre 2022 à 12h09

Source : JT 20h WE

La Coupe du Monde 2022 sera lancée la semaine prochaine au Qatar.
Un Mondial extrêmement controversé, entre polémiques sur les droits humains et les questions environnementales.
Le 20H de TF1 a mené l'enquête sur la climatisation des stades.

La Coupe du Monde la plus controversée de l'histoire débutera le 20 novembre prochain au Qatar. Premier pays arabe à organiser l'événement, l'émirat fait face à des critiques croissantes : droits des personnes LGBT+, droits humains et questions environnementales. Le Qatar a dépensé 6,75 milliards de dollars pour construire huit stades, qui sont censés être réutilisés par la suite.

Une question cristallise les tensions : la climatisation des stades. En raison des fortes températures au Qatar, le Mondial aura lieu l'hiver. L'émirat a fait climatiser sept de ses huit stades, pour garantir leur utilisation après l'événement, et assurait encore récemment son intention de ne pas allumer la climatisation pendant la compétition. "Les températures au Qatar en novembre/décembre sont presque plus fraîches que les températures en Europe pendant l'été. Donc la climatisation ne sera pas utilisée", affirmait ainsi le ministre des Affaires étrangères qatari, Mohammed Ben Abderrahmane Al-Thani, dans une interview publiée le 4 novembre dernier.

Or, sur place, les équipes en charge de l'organisation des stades affirment l'inverse. Interrogé au micro du 20H de TF1, le directeur du centre de commande des stades de la Coupe du monde, Hamad Ahmed Al-Mohannadi, explique que "de façon certaine, on va s'en servir". "Certains matchs seront l'après-midi, d'autres le soir, donc on utilisera la climatisation pour ajuster la température en fonction des recommandations de la Fifa", explique-t-il.

Le jour du tournage de notre équipe, il faisait plus de 30 degrés à Doha. Or, dans un stade situé à l'ouest de Doha, alors complètement vide, la température dans les tribunes ne dépasse pas les 21,5 degrés. Les huit stades du Mondial sont gérés depuis cette salle de contrôle, où tout peut être maîtrisé. "On peut prendre immédiatement des mesures sur ordinateur, comme avec une télécommande et ramener la température au niveau souhaité", détaille Niyas Abdulrahiman, responsable en chef des technologies au centre de commande.

Toute l'énergie utilisée dans nos stades est de l'énergie renouvelable
Dr Saud Abdul Ghani

Si l'utilisation de la climatisation dans la société qatarie est fréquente, à cause des températures élevées, sa pertinence dans des stades dont le toit sera parfois ouvert ne cesse d'interroger et de faire polémique. L'émirat, lui, assure que l'énergie utilisée est propre. "On contrôle la température, on contrôle l'humidité présente dans l'air, on recycle l'air et on le filtre pour enlever la poussière ou les pollens. Toute l'énergie utilisée dans nos stades est de l'énergie renouvelable", assure ainsi Dr Saud Abdul Ghani, concepteur du système de climatisation des stades, surnommé "Docteur Cool" (docteur froid en français). 

Selon les dires du docteur, cette énergie propre viendrait de la centrale Al Kharsaah, à l'ouest du Qatar, la plus grande centrale solaire du pays. Sollicitée par les équipes de TF1, la société Qatar Energy refuse d'ouvrir ses portes, en raison des polémiques autour de la pollution du Mondial.

Le gouvernement qatari continue de l'affirmer : l'empreinte carbone de la compétition sera neutre. "Nous y arriverons en mesurant, réduisant et compensant toutes les émissions de gaz à effet de serre associées au tournoi", a notamment promis Hassan Al-Thawadi, le secrétaire général du Comité d'organisation du Mondial. Selon un rapport commandé par la Fifa, la compétition devrait générer 3,6 millions de tonnes équivalent CO2, contre 2,1 millions lors de la précédente édition en Russie, en 2018. La vaste majorité (95%) provient d'émissions indirectes, liées essentiellement au transport, à la construction des infrastructures et au logement.

Un bilan des émissions incomplet, selon les ONG. Le Qatar juge en effet que les stades seront utilisés après la Coupe du monde, et donc que leur impact sur l'environnement n'est pas attribuable au seul événement.


F.R | Reportage TF1 Sylvain Millanvoye et Noélie Clerc .

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