L'Australie lutte depuis des années contre les chats domestiques retournés à l'état sauvage.Les félins, redoutables prédateurs, sont accusés de causer des ravages majeurs à la biodiversité du pays.Les autorités ont déployé des "robots tueurs", capables d'identifier ces animaux et de les asperger de poison.
En Australie, on estime que chats sauvages "harets", domestiques mais retournés à un état sauvage ou semi-sauvage, tuent chaque jour un nombre incalculable d'animaux. Ils s'en prendraient, en seulement 24 heures, à 3 millions de mammifères, 1,7 million de reptiles, 1 million d'oiseaux, 2,8 millions d'invertébrés et 337.000 grenouilles. Considérés comme nuisibles par les autorités, ils sont dans leur viseur depuis de longues années et font l'objet de vastes plans d'extermination.
La région d'Australie-Occidentale, touchée comme les autres, a présenté ces derniers jours les détails d'un programme quinquennal de lutte contre le félin, d'un montant de 7,6 millions de dollars. Un dispositif qui inclut le déploiement d'outils radicaux : une quinzaine de robots tueurs, capables de projeter un poison mortel.
Les autres espèces sont épargnées
Les robots dont il est question ici ne sont pas des humanoïdes équipés d'armes dignes des Power Rangers. Il s'agit plutôt de boîtiers métalliques alimentés à l'énergie solaire et déployés au sol avec leur série de capteurs intégrés. Lasers, caméras, autant d'outils dont l'objectif est d'identifier avec certitude les chats pour ne jamais viser les espèces qui ont vocation à être protégées.
Fresh off the production line; 4 brand new version 3 Felixer grooming traps, deployed last week in the #NorthWestConservationAlliance to control #feralcats in the largest unburnt patch of western #KangarooIsland to protect #threatenedspecies #BushfireRecoveryAU pic.twitter.com/A0hykYG7k9 — Pat Hodgens (@terrainecology) November 9, 2020
Quand un félin est repéré et qu'aucune confusion n'est possible, un gel empoisonné est projeté sur l'animal, qui va l'ingérer en léchant son pelage. S'ensuit alors une mort rapide. Felixer, le nom de ce boîtier robot, "est calibré pour identifier un chat sauvage à partir de sa forme et de sa démarche et le distinguer des espèces indigènes", a tenu à rassurer le ministre régional de l'Environnement. Il a ajouté que les autres animaux avaient une tolérance plus importante que les chats au poison utilisé, et qu'ils seraient donc moins vulnérables en cas d'erreur des machines.
Pour maximiser l'efficacité de ces dispositifs, les lieux choisis pour déployer ces robots ont été soigneusement choisis. L'idée est en effet de choisir en priorité lieux empruntés par un nombre importants de ces chats harets, que ce soit les abords des ravins ou à proximité de clôtures.
Le site australien WA Today explique qu'outre la protection de la biodiversité, ces campagnes de lutte contre les félins revêtent un caractère économique. "Les chats sauvages sont l'espèce la plus destructrice d'Australie, coûtant à l'économie 300 millions de dollars par an en dégâts et en mesures de contrôle de la population telles que l'appâtage et le piégeage."