Du plastique transformé en source d'énergie potentielle grâce à la lumière du soleil

C.A.
Publié le 17 décembre 2019 à 19h28
Une équipe de chercheurs basée à Singapour parvient à transformer du plastique en source d'énergie potentielle.
Une équipe de chercheurs basée à Singapour parvient à transformer du plastique en source d'énergie potentielle. - Source : Catherine LAI / AFP

AVANCÉE - Le plastique non recyclé va peut-être trouver une nouvelle utilité. Une équipe de chercheurs basée à Singapour a annoncé la semaine dernière avoir réussi, grâce à la lumière du soleil, à transformer la matière en un composé chimique notamment utilisé pour produire de l'énergie.

En 2018, la production de plastique mondiale a battu un nouveau record. Selon la fédération PlasticsEurope, qui réunit  les producteurs de plastique, elle a atteint 359 millions de tonnes, en augmentation de 3,2% en un an. A l'heure actuelle, seule une petite partie de cette production est recyclée. Le reste n'est tout simplement que déchet. Des scientifiques de l'université de technologie de Nanyang, à Singapour, ont cependant peut-être trouvé une utilité majeure à ceux-ci.

Dans des travaux publiés dans la revue Advanced Science la semaine passée, ils ont annoncé avoir réussi à transformer le plastique en acide formique grâce à la lumière du soleil. Ce composé chimique peut être utilisé en tant qu'agent de conservation, mais également dans les piles à combustible pour produire de l'électricité.

Une technique présentée comme coûteuse et écologique

La principale difficulté que posent la plupart des plastiques fabriqués aujourd'hui tient de leur robustesse à la biodégradabilité. Les liaisons chimiques reliant les atomes qui composent leur matière, appelées liaisons carbone-carbone se dégradent difficilement sans l'aide de températures élevées.

L'importance de la découverte des chercheurs tient dans leur invention d'un nouveau photocatalyseur [substance qui augmente la vitesse d'une réaction chimique grâce à la lumière sans pour autant y participer] à base de vanadium. Couramment utilisé dans les alliages d'acier pour les véhicules, il est capable de rompre ces liaisons carbone-carbone en six jours pour transformer le polyéthylène en acide formique. Il a pour l'instant permis aux chercheurs de briser les liaisons carbone-carbone de plus de 30 composés différents. "Ce nouveau traitement chimique est le premier processus jamais rapporté capable de décomposer complètement un plastique non biodégradable, tel que le polyéthylène, en utilisant la lumière visible et un catalyseur qui ne contient pas de métaux lourds", explique dans un communiqué l'un des chercheurs.

Selon les chercheurs, l'avantage de ce catalyseur réside aussi dans son caractère "peu onéreux, abondant et écologique, contrairement aux catalyseurs courants fabriqués à partir de métaux coûteux ou toxiques tels que le platine, le palladium ou le ruthénium".

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L'équipe, qui n'a pour l'instant réalisé ces expériences qu'en laboratoire, souhaite désormais éprouver cette découverte dans une usine pilote. Elle espère aussi trouver des améliorations au processus qui pourraient permettre la production d'autres combustibles chimiques utiles, tels que l'hydrogène gazeux grâce à la dégradation des plastiques.


C.A.

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