La secrétaire d'État chargée de l'Écologie a présenté la méthode de calcul du futur Éco-score.Un outil qui doit permettre de calculer l'impact environnemental des produits alimentaires.Si un premier simulateur existe, il doit être officiellement lancé en 2024.
Après le Nutriscore, place à l'Éco-score. Lundi 27 mars, Bérangère Couillard, secrétaire d'État chargée de l'Écologie, a présenté la méthode de calcul du nouveau dispositif qui doit entrer en vigueur en 2024 en France. Le but de cet Éco-score est de permettre aux consommateurs de mesurer l'impact environnemental des produits alimentaires qu'ils achètent. "Cet affichage lui permettra de devenir un 'consom'acteur' en privilégiant les produits alimentaires qui sont bons pour la planète", précise le secrétariat d'État dans un communiqué.
Après plusieurs expérimentations depuis 2021, la méthode de calcul de l'Éco-score a été arrêtée par les autorités et un simulateur de calcul en ligne a été lancé pour tester ce système qui s'appuie "sur les 16 critères d'impact de l'analyse du cycle de vie des produits (changement climatique, épuisement des ressources, consommation d'eau, eutrophisation, etc.) complétée par des critères valorisant la préservation de la biodiversité (infrastructures agroécologiques, diversité des cultures, condition d'élevage, etc.)", précise le document.
Provenance, emballage, cuisson : de nombreux critères
La première version du simulateur baptisé Écobalyse est disponible sur le site https://ecobalyse.beta.gouv.fr/. Les autorités précisent que cette "version bêta évoluera graphiquement et méthodologiquement au fil de la concertation et des discussions". Concrètement, pour utiliser ce simulateur - qui fonctionne également pour calculer l'empreinte environnementale du secteur textile - il faut renseigner les ingrédients présents dans le produit, dans quelle quantité, leur provenance et leur nature (biologique ou non).
En pratique, l'outil calcule dans un premier temps l'impact environnemental de la recette. Il délivre ensuite un score global d'impact par kilogramme une fois que le consommateur a renseigné la transformation du produit (cuisson, mise en conserve ou mélange), la quantité et le type d'emballage utilisé, les étapes de distribution (sec, frais ou congelé) et de consommation (congélation, cuisson au four, cuisson au four à micro-ondes, cuisson à la poêle, friture, réchauffage à la poêle ou réfrigération).
Un exemple est déjà donné sur le simulateur sur l'empreinte d'un "Carrot cake" composé d'aliments non bio et en provenance de France pour le blé, d'Europe et du Maghreb pour le lait et les œufs et hors Europe et Maghreb pour les carottes. Un produit avec 105 grammes d'emballage carton pour les différents aliments, qui nécessite une cuisson, est distribué à sec et nécessite une conservation au réfrigérateur.
Un gâteau qui affiche ainsi un score d'impact de 201 µPts d'impact/kg où les ingrédients sont le poste le plus coûteux pour l'environnement. L'impact passe à 475 µPts d'impact/kg si l'on remplace les carottes par des mangues importées par avion (le score descend à 217 µPts d'impact/kg si le transport des fruits se fait par voie maritime). Pour le moment, peu d'ingrédients sont disponibles pour calculer l'impact d'une recette, mais l'outil devrait progressivement s'étoffer pour pouvoir ensuite comparer le résultat des différentes recettes.
L'offre alimentaire pas adaptée aux enjeux de climat et de biodiversité pour 9 Français sur 10
Cette initiative devrait être bien accueillie par les consommateurs. Selon une étude BVA réalisée en janvier, 86% des Français estiment qu'un score environnemental sur les produits alimentaires est "essentiel". 91% des répondants ont ainsi assuré qu'ils consulteraient un tel outil s'il existait. Par ailleurs, un quart des Français place le mode d’élevage en tête de ses critères de choix pour un produit alimentaire quand 80% indiquent déjà prêter attention à l'origine d'un produit lorsqu'il est disponible.
Les indicateurs sur la préservation de la biodiversité (12%), des ressources (12%) et du climat (13%) sont quant à eux jugés prioritaires par seulement un Français sur dix. Enfin, 90% des Français reconnaissent que l’offre alimentaire n’est pas adaptée aux enjeux de climat et de biodiversité. Des remarques auxquelles doit répondre le nouvel Éco-Score lancé par le gouvernement. Pour le moment, aucune date précise en 2024 n'a été annoncée pour le lancement officiel de l'outil, qui a un an pour faire ses preuves dans sa version test.
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