On n'imagine pas que certains cactus puissent être à l'origine d'un trafic international.Certains d'entre eux s'échangent pour plusieurs centaines d'euros.Pour les plus rares et les plus menacés, l'interdiction de leur vente n'empêche pas le trafic de progresser.
C’est un lieu à l’abri des regards, et interdit au public, dans lequel vous invite le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. Sous les serres tropicales du Muséum national d'histoire naturelle, il y a des plantes issues du trafic de plantes. Le mois dernier, la douane a ainsi saisi 56 cactus en provenance de Thaïlande. À première vue, des petites plantes qui n’attirent pas le regard, c’est pourtant une espèce rare et protégée : il n’en reste que 5.000 en milieu naturel dans le monde.
Ce sont des plantes qui viennent directement de leur milieu naturel, qui ont été arrachées au Mexique par des trafiquants
Jean-Michel Doremus, chef de culture au Museum d'Histoire Naturelle
La douane a confié près de 500 cactus saisis au muséum. Bien souvent, ils ont parcouru des milliers de kilomètres avant d’arriver ici. "Ce sont des plantes qui viennent directement de leur milieu naturel, qui ont été arrachées au Mexique par des trafiquants", nous explique Jean-Michel Doremus, le responsable des serres botaniques. Certains cactus ont plus de 150 ans, et leur prix de vente très élevé aiguise les appétits. L'ensemble de la saisie que nous montre le botaniste est estimé à plus de 80.000 euros. "Plus ils sont rares, plus les prix augmentent", soupire-t-il.
Des espèces rares reproduites
Ces cactus rares, que l’on trouve normalement dans les déserts du Mexique et du Texas, sont maintenant cultivés dans les serres en Thaïlande. Certains en font un véritable business, et reproduisent en quantité des espèces protégées. Ils les exportent ensuite à travers le monde, y compris vers la France. Certains agents des douanes de Roissy sont d'ailleurs spécialement formés pour identifier les espèces menacées, comme on le voit dans la vidéo ci-dessus.
Intercepter ces colis, c’est le travail des agents de la douane, comme dans la zone de fret international de Roissy. C’est dans l’un de ces entrepôts que les cactus de Thaïlande ont été découverts. Certains agents sont formés pour identifier les espèces menacées.
Signe de la montée en flèche de la cote des cactus rares, certains jardins botaniques français sont directement pillés. Ce fut le cas à Sens (Yonne), où cinq cactus ont été dérobés en une nuit au parc du Moulin à Tan.