Sécheresse : 2023, l'année de tous les dangers

Pluies, températures, manteau neigeux... Que disent les indicateurs qui permettent d'évaluer la sécheresse ?

par Emilie ROUSSEY
Publié le 5 mai 2023 à 17h01
JT Perso
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Source : Sujet TF1 Info

Plusieurs départements sont déjà en état de sécheresse et connaissent des restrictions d'eau.
Le territoire avait déjà connu une période de sécheresse inédite en 2022.
TF1info fait le point sur les températures, la pluviométrie, l'état des nappes phréatiques et du manteau neigeux avant l'été.

La sécheresse gagne du terrain. Après le Gard, le Var et les Bouches-du-Rhône, ce sont les Pyrénées-Orientales qui s'apprêtent à être placées au plus haut niveau d'alerte, celui de "crise", a alerté le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu sur RTL ce vendredi matin. Ce constat implique des restrictions d'eau pour les habitants des départements concernés. Et hormis ces territoires en crise, de nombreux autres sont aussi en état d'alerte. 

Les périodes de sécheresse peuvent résulter de plusieurs facteurs, et notamment d'un manque de pluie, de températures trop élevées ou encore "d’une utilisation trop intensive ou inadaptée de l’eau disponible", rappelle le gouvernement. En ce début de mois de mai, où en sont ces indicateurs de sécheresse à l'échelle nationale ? TF1info fait le point. 

De grandes disparités de pluie entre les régions

Après un hiver marqué par un déficit de pluie de l'ordre de 25%, et notamment une période record de 32 jours sans pluie sur le territoire, l'Hexagone a connu une pluviométrie "proche de la normale" en avril, note Météo France dans un communiqué publié à la fin du mois. 

Cependant, de "grandes disparités régionales" ont été enregistrées, avec un bilan "proche de la normale, voire excédentaire" sur la moitié nord du pays et un manque de pluie sur la moitié sud. "La pluviométrie est même restée très déficitaire sur le pourtour méditerranéen" précise l'institut météorologique. Elle note aussi que le Languedoc-Roussillon et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur connaissent leur début d'année "le plus sec" depuis 1959, tout comme l'année 2022.

Même constat le mois dernier, quand Météo France notait des pluies en moyenne excédentaires de 40% par rapport aux normales de saison à l'échelle du pays, mais avec une pluviométrie déficitaire de 20 à 70% du Pays basque à la région PACA et dans l’ouest de la Corse.

75% des nappes phréatiques en dessous des moyennes

Le manque de pluie accumulé cet hiver et au printemps empêche le remplissage normal des nappes phréatiques qui s'effectue normalement à cette période de l'année. "Après le mois d’avril, l’eau de pluie est essentiellement absorbée par les plantes, alors en pleine croissance, ou s’évapore à cause de la chaleur", précise le gouvernement. 

Résultat : "75% de nos nappes phréatiques sont en dessous de leurs moyennes de saison" a indiqué Christophe Béchu ce vendredi sur RTL. En comparaison, l'année dernière à la même date, ce chiffre s'élevait à 58%, toujours selon le ministre. "Et on sait l'été qu'on a eu" a-t-il également rappelé, faisant référence aux températures records et aux nombreux incendies survenus l'année dernière. Ce niveau des nappes phréatiques "explique qu'on a dès maintenant des situations de crise", a-t-il ajouté. 

À la fin du mois de février, le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) notait déjà que les nappes phréatiques françaises étaient à 80% à des niveaux bas ou très bas.

Des températures au-dessus des normales de saison depuis 15 mois

Côté températures, elles ont été en moyenne d'environ 11,8°C à l'échelle nationale au mois d'avril, soit 0,1°C de plus que la normale, et très proches du niveau enregistré l'année dernière à la même période. "Jour après jour, les minimales et maximales ont oscillé autour de la normale sans épisode de gelées tardives, contrairement à avril 2022 ou avril 2021, et sans pic de douceur marqué à l’échelle du pays", précise Météo France. 

Mais ce retour proche de la normalité ne permet pas de mettre fin à la série de mois consécutifs, qui s'établit désormais à 15 depuis le mois de février 2022, pendant lesquels les moyennes mensuelles ne sont pas descendues en dessous des normales.

Un stock de neige "exceptionnellement bas" dans les Pyrénées

Le manteau neigeux des massifs est également un indicateur de sécheresse, et il semble inquiétant du côté des Pyrénées. En effet, le préfet du département a indiqué dans un communiqué le 27 avril que le "stock de neige est exceptionnellement bas sur la chaîne des Pyrénées et la fonte nivale en avance de presque 2 mois."

Aussi, l'ingénieur prévisionniste de Météo France, Gaëtan Heymes, a précisé sur Twitter qu'au 1er mai, "l'équivalent en eau du manteau neigeux est le plus faible sur la période 1959/2023, à égalité avec 1997."

L'année dernière, à la même période, cet équivalent en eau du stock de neige sur la chaîne des Pyrénées s'établissait au niveau de la moyenne enregistrée entre 1991 et 2020, soit 100 mm d'eau. Un constat radicalement différent d'une année à l'autre et visible sur les photos publiées par Météo Pyrénées. 

Du côté des Alpes, le constat est, dans une moindre mesure, similaire. "Au 1er mai, malgré une forte variabilité interannuelle, l'équivalent en eau du manteau neigeux dans les Alpes tend à nettement baisser, comme dans les Pyrénées", a indiqué Gaëtan Heymes. Si l'équivalent en eau est cette année proche de la moyenne enregistrée ces trente dernières années, il est bien moins important au global entre 2003 et 2023 qu'auparavant. 

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D'après le spécialiste, cela s'explique notamment par le "réchauffement des printemps". La fonte des neiges est ainsi plus précoce qu'avant et "une plus importante partie des précipitations se font sous forme de pluie à plus haute altitude."


Emilie ROUSSEY

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