Pour réduire notre empreinte environnementale, une réduction de la consommation de viande est régulièrement prônée.En France, elle est pourtant en augmentation de 3% depuis 2013, regrette un élu écologiste lyonnais.Il est proche de la vérité, comme nous l'apprennent les données de l'organisme public FranceAgriMer.
Les saucisses végétales ? Bruno Le Maire a assuré fin mai en avoir goûté de "très bonnes", sans toutefois annoncer une quelconque conversion au végétarisme. Des propos sur lesquels Sandrine Rousseau avait rebondi, assurant que manger moins de viande était le geste écologique individuel le plus efficace.
De son côté, le président de la Métropole du Grand Lyon, Bruno Bernard, regrette sur Twitter que "depuis 2013, la consommation individuelle de viande a augmenté de 3%". Il s'agit, dit-il, d'une "mauvaise nouvelle", et ce dans plusieurs domaines : "climat, santé, accès à l'eau". Les chiffres qu'il avance sont proches de la réalité, malgré un essor des régimes végétariens et végans.
Moins de bœuf, plus de volailles
Pour évaluer la consommation de viande des Français, nous pouvons étudier les données compilées par l'Établissement national des produits de l'agriculture et de la mer, autrement connu sous le nom FranceAgriMer, un organisme public. En février, il a présenté l'édition 2023 d'une étude dédiée aux "marchés des produits laitiers, carnés et avicoles". Un document au sein duquel figure en annexe un tableau instructif, relatif à la consommation de viande annuelle moyenne par habitant en France.
Les données distinguent viande bovine, ovins/caprins, porcs ainsi que les volailles. Notons que l'unité retenue est le "kgec/hab" - ou kilogramme équivalent carcasse par habitant -,"utilisée afin d'avoir une unité commune entre les carcasses, les produits transformés et les conserves", explique FranceAgriMer, incluant dans les calculs des parties non comestibles telles qu'os et tendons. "On convertit chaque rubrique de produit partiellement transformé en équivalent-carcasse par application d'un coefficient de conversion qui permet d'évaluer le poids de carcasse originel", ajoute l'établissement public.
En 2013, la consommation moyenne annuelle toutes viandes confondues était de 82,9 kgec/hab. L'an passé, elle s'est établie à 85 kgec/hab, soit une progression en dix ans de 2,53%, proche des 3% évoqués par l'élu écologiste lyonnais. La tendance est donc plutôt à la hausse, alors même qu'une baisse avait été observée entre 1998 et 2013. Notons que 1998 demeure, depuis la récolte des premières données en 1970, une année record : la consommation de viande était ainsi de 93,6 kgec/hab.
Ces chiffres globaux peuvent être affinés, notamment par type de viande. On note ainsi que les Français mangent moins de bœuf (environ 6% de moins depuis 2013), contrairement au porc qui est consommé en quantités égales. En revanche, la volaille est davantage consommée puisque nous sommes passés en dix ans de 24 à 27,9 kgec/hab. Soit une hausse de 16%.
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