ENVIRONNEMENT - En raison de leur impact énergétique jugé excessif, le gouvernement a annoncé, à l'horizon 2021, l'interdiction des terrasses chauffantes, une mesure déjà mise en place à Rennes.
Les jours des terrasses chauffées sont comptés. Lundi 27 juillet, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé l'interdiction pour 2021 faite aux propriétaires de restaurants ou de bars d'installer des chauffages ou radiateurs en tous genres sur leur terrasse, une fois l'hiver venu. Une mesure qui avait déjà été prise dans des villes telles que Thonon-les-Bains ou Rennes, et dont voulaient s'inspirer les élus écologistes parisiens, en fin d'année 2019.
En guise de réponse, le Conseil de Paris a proposé de "réaliser un bilan du règlement des étalages et terrasses de Paris, et à l'issue, de lancer une concertation en 2020-2021". "On ne peut pas se dire écologiste et vouloir s’affranchir des saisons", argumente de son côté Jacques Boutault, pour qui "chauffer dehors" est une aberration. "Et on se moque du Qatar qui veut climatiser des stades", ironise l'élu.
En attendant la mise en application de la mesure, la réglementation datant de 2011 dispose qu’"un mode de chauffage de la terrasse ouverte peut être installé à condition qu’il ne génère pas d’émissions de gaz polluants et que son installation respecte la réglementation en vigueur". Or, l'interdiction faite par Bertrand Delanoë des chauffages à gaz, les braseros, dans les terrasses a été cassée par la justice administrative en 2013. Aujourd'hui, sont donc autorisés les chauffages à gaz et électriques.
Interrogé en décembre 2019 par LCI, le maire EELV du IIe arrondissement Jacques Boutault estimait qu'une surface de douze mètres carrés chauffée par des braseros équivalait, en termes de rejets de CO2 à un véhicule SUV parcourant 300 kilomètres dans la journée. Et si les chauffages électriques n’émettent pas d’émissions de gaz à effet de serre comme les braseros, ils consomment toutefois beaucoup d’énergie. Les radiants électriques, majoritairement utilisés dans les bars et restaurants de la capitale, ont une puissance énergétique variant de 300 à 1.400 watts (une ampoule émet en moyenne 60 watts).
En hiver, une facture d'électricité qui triple pour certains restaurateurs
Du côté des restaurateurs, on fait état d'un coût non négligeable de ces chauffages électriques en période hivernale. Bastien, gérant du café "Les Fontaines" à la porte de Saint-Cloud, nous assurait, toujours fin 2019, que le montant de sa facture d’électricité triplait en période hivernale. Et pour cause, 25 radiants électriques chauffent sa terrasse de 75 mètres carrés, pouvant accueillir 80 personnes. Pour pallier cette somme, Bastien et ses serveurs décident fréquemment d'arrêter le chauffage en plein après-midi, lorsque l’affluence est moindre. "On le remet à la demande du client."
"On ne sait pas encore ce qui nous attend, ce sera un gros coût pour nous", regrette Bastien, qui revendique toutefois sa fibre écolo. Ce dernier n’est pas hermétique quant à un compromis entre restaurateurs et élus. "L’idéal serait de trouver des temps d’allumage, deux ou trois heures par jour", plaidait-il. Barbara Pompili, elle, a promis de laisser passer l'hiver 2020-2021, le temps pour les restaurateurs d'absorber la crise du coronavirus.
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