Notre planète

Sécheresse : voici les départements les plus menacés cet été

par Maëlane LOAËC
Publié le 18 mai 2023 à 14h07
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Deux tiers des nappes phréatiques affichent d'ores et déjà des niveaux en dessous des normales.
Les scénarios sont "pessimistes" pour l'été : une majorité de départements sont concernés par un risque de sécheresse "probable", voire "très probable", principalement dans le sud-est et le bassin parisien.

Après un été 2022 déjà exceptionnel sur le plan de la sécheresse, le scénario risque très probablement de se répéter pour la saison à venir. Malgré les précipitations enregistrées ces dernières semaines dans certaines régions, une large majorité des nappes phréatiques présentent des niveaux préoccupants, faisant craindre une nouvelle sécheresse estivale qui pourrait même s'avérer encore pire que l'année dernière. Selon le ministère de la Transition écologique, près de 30% des départements métropolitains encourent un risque "très probable" de sécheresse d'ici à la fin de l'été. 

Le mois dernier, 75% des nappes étaient à des niveaux modérément bas ou très bas, faisant craindre un risque "avéré" de sécheresse pour certaines régions, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Depuis, la situation s'est légèrement améliorée, mais les scénarios restent pessimistes. Au 1er mai, ce chiffre est toujours très élevé, grimpant à 68%, soit 10% de plus qu'en avril 2022, a indiqué mercredi l'organisme public dans son dernier bulletin. "La situation en début de printemps est plus déficitaire que l’année dernière", malgré un cumul de précipitations "excédentaire sur une grande partie du territoire" en mars et en avril, s'inquiète-t-il. 

26 départements en "risque très probable"

Une vingtaine de départements métropolitains sont d'ores et déjà placés en vigilance pour les restrictions d'eau pour la totalité ou une partie de leur territoire. Une dizaine compte au moins une zone en alerte, et presque tout autant pour le niveau alerte renforcée. Cinq départements sont même déjà placés en crise pour une partie de leur territoire. Et la situation devrait empirer dans les semaines à venir. En mai, "en l'absence de précipitations suffisantes, (...) les niveaux devraient rester en baisse et la situation se dégrader" plus ou moins rapidement selon les régions, selon le BRGM. 

Le ministère de la Transition écologique estime donc que 26 départements sont en "risque très probable de sécheresse d'ici à la fin de l'été", et 45 autres en risque "probable". Sur le reste du pays, la sécheresse est "possible". Les zones les plus à risque se situent principalement sur le quart sud-est, plus précisément sur le pourtour méditerranéen où les risques d'incendie sont déjà marqués, et la vallée du Rhône. Le bassin parisien, à l'exception de la capitale et sa couronne proche, est aussi concerné, sans oublier à l'ouest les Deux-Sèvres et la Vienne, comme le montre la carte ci-dessous, incluse dans un guide sécheresse paru mercredi. Toute la partie centrale du pays est placée en risque "probable", du Pays-Basque jusqu'aux Hauts-de-France. 

Ministère de la Transition écologique

À titre de comparaison, lors de ses prévisions réalisées à la même période l'an passé, le gouvernement comptabilisait presque tout autant de départements au niveau de risque "probable" de sécheresse pour l'été 2022, mais moins pour un risque "très probable" (22 départements). À la fin du mois d'août, la quasi-totalité des départements s'étaient retrouvés en état de crise, le plus grave niveau d'alerte au niveau de la gestion de l'eau. 

"Les prévisions pour l’été 2023 se révèlent assez pessimistes, avec un risque de sécheresse fort à très fort sur une majorité des nappes", note de son côté le BRGM. "Les niveaux devraient rester en baisse jusqu’à l’automne", estime l'organisme, puisque "aucune nappe n’affiche des niveaux permettant de garantir des niveaux satisfaisants" jusque-là. Les zones à risque "très fort" de sécheresse à l'heure actuelle, "présageant d’un printemps et d’un été probablement tendus", se situent surtout au niveau du pourtour méditerranéen, du couloir rhodanien, du bassin parisien, de la région Centre-Val de Loire et du Poitou. Plus largement, le risque reste "fort" sur une large majorité du pays.

Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)

De son côté, Météo-France ne privilégie aucun scénario pour les précipitations pour les mois de juin, juillet et août. Au niveau des températures en revanche, un temps "plus chaud que les normales de saison" pour les mois à venir est "le plus probable" pour la France, selon l'institut de prévisions. "Des températures élevées pourront contribuer à augmenter les besoins en eau de la végétation et les prélèvements en eau", alerte le BRGM.

Lire aussi

En prévision de ces difficultés, le gouvernement a présenté fin mars un plan eau pour limiter les pressions sur cette ressource. Il a aussi renforcé les consignes de restrictions d'usage en fonction des niveaux d'alerte mercredi. Selon le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, 2000 communes sont d'ores et déjà "fragiles" au niveau de l'accès à l'eau potable.


Maëlane LOAËC

Tout
TF1 Info