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Fuite de pétrole sur un oléoduc en Angleterre : y a-t-il un risque pour les côtes françaises ?

Publié le 28 mars 2023 à 12h56
JT Perso

Source : JT 13h Semaine

Une fuite sur un oléoduc du sud-ouest de l'Angleterre a été détectée, dimanche 26 mars.
Environ 200 barils de fuel se sont déversés dans l'eau.
Cette pollution est-elle susceptible d'atteindre la Manche et le littoral français ?

L'inquiétude est grande en Angleterre. Dimanche 26 mars, une fuite de pétrole a été détectée sur un oléoduc de Poole Harbour, plus grand port naturel d'Europe situé dans le sud-ouest de l'Angleterre, en face de la commune de Cherbourg. Selon le Guardian, près de 200 barils de fluides de réservoirs pétroliers se sont déversés dans les eaux de cette zone considérée comme un site d'intérêt scientifique. 

L'oléoduc concerné par la fuite est opéré par le groupe pétrolier franco-britannique Perenco et provient du gisement terrestre de Wytch Farm, en opération depuis 1979, et considéré comme l'un des plus grands champs pétroliers terrestres d'Europe. "Un incident majeur a été déclaré en raison d'une fuite de pétrole provenant du champ pétrolifère de Wytch Farm", a tweeté dimanche Philip Broadhead, le responsable du Conseil local, le Bournemouth, Christchurch and Poole council. 

Pas de raisons de tirer la sonnette d'alarme à ce stade

Si la fuite sur l'oléoduc a été rapidement contenue, Perenco UK évoquant dans un communiqué un incident "limité" avec la mise en place de "barrages flottants" pour "protéger Poole Harbour", selon plusieurs associations, du pétrole se serait échappé dans l'eau et dans la zone environnante de la fuite. "Perenco UK travaille en étroite collaboration avec les autorités compétentes et une opération de nettoyage est en cours", a assuré l'entreprise dans son communiqué. 

Le risque de propagation dans la Manche et sur les côtes françaises situées à quelques kilomètres de là semble ainsi pour le moment limité. Dans le quotidien régional La Voix du Nord, l'enseignant-chercheur à la station marine de Wimereux Alexei Sentchev, estime qu'il "n'y a pas de raison de tirer la sonnette d'alarme" alors que la propagation de la matière dépend de son poids, du vent et de la marée. 

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Selon les données publiées par Perenco, le produit qui s'est échappé n'est pas du pétrole lourd, mais est composé de 85% d'eau et de 15% de pétrole. L'autorité de régulation du port, la Poole Harbours Commissioners (PHC), a quant à elle assuré que "les premiers indicateurs montrent que la nappe superficielle est déjà en train de se disperser". Le directeur général de l'organisation a confirmé la tendance lundi, assurant qu'il y avait eu "une réduction de 60 à 70% des observations d'hydrocarbures dans l'eau".

Polémique

Des éléments rassurants alors que le risque de marée noire sur les côtes françaises se réduit peu à peu. La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (PREMAR) a de son côté assuré que les "bateaux du secteur français n'ont pas remarqué de trace de pollution à ce jour" et estime qu'il est "peu probable que cela arrive jusqu'à nos côtes. La nappe est visible, certes, mais si elle venait à atteindre la Manche, elle serait vite brassée naturellement".

Du côté des Anglais, la polémique enfle autour de cet incident qui touche l'un des ports les plus importants et les plus protégés au monde pour la préservation de la biodiversité marine. Si Perenco a déjà annoncé qu'une "enquête complète sera lancée pour déterminer ce qui s'est passé à Poole Harbour", plusieurs responsables politiques et militants environnementaux ont exprimé leur colère. Extinction Rebellion a notamment organisé une manifestation à Poole Quay, où de nombreux manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Perenco Out".


Annick BERGER

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