Jusqu'au 2 juin, Paris accueille la seconde session de discussion autour d'un projet de traité contre la pollution plastique dans le monde.L'Union européenne entend réduire la production mondiale, les Américains et les Chinois se montrent plus réticents.En 20 ans, la production annuelle a atteint 460 millions de tonnes, et pourrait tripler d'ici à 2060 si aucune mesure n'est prise.
Les négociations entrent dans le dur. Dès ce lundi 29 mai, une session de cinq jours de discussions s'ouvre au siège de l'Unesco, dans le 7ᵉ arrondissement de Paris. Objectif ? Parvenir à faire avancer le projet d'un traité contre la pollution plastique. Si le constat est unanime, les solutions divergent. En tout, cinq sessions de négociations sont au programme pour aboutir à un traité international.
En mars 2022, un accord de principe avait été trouvé pour mettre fin à la pollution du plastique dans le monde, avec l'ambition d'élaborer d'ici à la fin de l'année 2024 un traité juridiquement contraignant sous l'égide des Nations unies. Et ce, un an avant la conférence des Nations unies sur l'Océan à Nice. À Paris, outre les grandes ONG internationales, des représentants des entreprises du secteur du plastique, seront également présents pour assister aux débats. Au grand dam des associations environnementales.
Ce lundi, Emmanuel Macron a appelé à "mettre fin à un modèle globalisé et insoutenable" de la production et de la consommation du plastique, dans un message vidéo aux négociateurs présents. "Il nous faut aussi nous donner les moyens d’innover plus fort, et plus vite, pour substituer au plastique des alternatives réellement écologiques", a-t-il plaidé. S
Une production annuelle de plastique à 460 millions de tonnes
Un sommet avec les ministres ou représentants d'une soixantaine de pays a été organisé samedi dans la capitale française, afin de donner de l'élan aux négociations. "Si nous n'agissons pas, il y aura en 2050 plus de plastique que de poissons dans les océans", avait appuyé la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.
L'enjeu est de taille alors que la production annuelle a plus que doublé en 20 ans pour atteindre 460 millions de tonnes. D'ici à 2060, elle pourrait même encore tripler si rien n'est fait avant. Autre problème, dans les deux tiers des cas, le plastique produit a une faible durée de vie et devient un déchet à gérer après une seule ou quelques utilisations. Quand 22% de ces plastiques sont abandonnés dans des décharges sauvages, envoyés dans des incinérateurs à ciel ouvert ou rejetés dans la nature... ce sont seulement moins de 10% qui sont recyclés.
L'Europe ambitieuse, Pékin et Washington frileux
La réduction de la production mondiale est portée par la Coalition pour la haute ambition, conduite par le Rwanda et la Norvège aux côtés d'une cinquantaine de pays, des membres de l'Union européenne, mais aussi le Canada, le Chili et, depuis quelques jours, le Japon. Son espoir : "mettre fin à la pollution plastique d’ici à 2040". Une ambition qui tranche avec la frilosité d'autres pays, comme la Chine, les États-Unis, l'Arabie saoudite et plus généralement les pays de l'Opep. Ces nations insistant sur le recyclage et sur une meilleure gestion des déchets.
Le plastique, issu de la pétrochimie, est partout : emballages, fibres de vêtements, matériel de construction, outils médicaux... Des déchets de toutes tailles se retrouvent au fond des océans, dans la banquise, l'estomac des oiseaux et même au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang, le lait maternel ou le placenta.
Le plastique pose aussi un problème pour son rôle dans le réchauffement climatique. En 2019, il représentait 1,8 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, 3,4% des émissions mondiales. Un chiffre qui pourrait plus que doubler d'ici à 2060 selon l'OCDE.
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