Le 13H

Fin des terrasses chauffées : quelles économies de CO2 ?

V. Fauroux | Reportage vidéo : Guillaume Grüber, L. Schoneshofer
Publié le 1 avril 2022 à 15h25
JT Perso

Source : TF1 Info

Depuis ce vendredi 1er avril, toutes les terrasses chauffées des bars et restaurants sont interdites.
Il faut dire que ces systèmes de braseros et autres radiateurs propulsant de la chaleur sont très énergivores.

Fini les déjeuners et cafés dehors en plein hiver, blottis à l'ombre d'un parasol électrique ou chauffé au gaz. Depuis ce vendredi 1er avril, ces systèmes de chauffage sont interdits dans toutes les terrasses des bars et restaurants de France. Une exigence de la loi climat, adoptée en juillet 2021, afin de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre en France d'ici à 2030, mais qui va changer les habitudes de certains clients.

Ils en auraient pourtant bien profité en cette journée marquée par un épisode neigeux et des températures proches de zéro. "C'est glacial, c'est une horreur. C'est vraiment dommage et je viendrai moins", regrette par exemple la cliente d'un bar de Metz, dans la vidéo du JT de 13H en tête de cet article. D'autres consommateurs ont préféré se réfugier à l'intérieur, à contrecœur : "Je travaille enfermée toute la journée, donc boire un petit café en terrasse le matin, je trouve que c'est agréable. Je ne fume pas, mais je trouve que c'est sympa", assure une autre habituée.

Trois fois le tour de la Terre

Cette pratique à laquelle les habitants des grandes villes se sont pliés assez vite n'a pourtant pas toujours existé. Le boom a eu lieu il y a une dizaine d’années lorsque le tabac a été interdit dans les lieux publics, et notamment les restaurants et les bars. Pour ne pas perdre leurs clients, les restaurateurs ont investi dans des terrasses chauffées. "La terrasse, c'est 50% du chiffre d'affaires, c'est une surface commerciale", explique Henri Della Catta, patron du bar "Saint-Jacques" à Metz. Il dénonce la décision gouvernementale : "En fait, on met des tables, mais on n'a pas le droit de chauffer les clients. Bientôt, ils vont nous interdire de chauffer l'intérieur, à quoi ça sert !", s'insurge-t-il.

Oui, mais voilà, ces systèmes de chauffage extérieurs sont aujourd’hui très critiqués pour leur impact environnemental. "La terrasse chauffée est un non-sens absolu" pour l'environnement, avait appuyé devant les députés la ministre déléguée Emmanuelle Wargon, évoquant "un demi-million de tonnes de CO2 économisés chaque année". En janvier 2020, l'association Négawatt avait de son côté calculé qu'une terrasse de 15 mètres carrés, équipée de cinq braseros allumés 14 heures par jour de mi-novembre à mi-mars, émettait "50.400 kWh par hiver, avec en prime 13,7 tonnes de gaz carbonique dans l'atmosphère". Soit l'équivalent d'une "berline neuve qui roulerait 122.000 km", ce qui représente trois fois le tour de la Terre. Autrement dit, l’utilisation de ce type de chauffage contribue à la fois à la surconsommation d’énergie, mais aussi à l’émanation de particules polluantes.

En cas d'infraction, les bars et restaurant risquent jusqu'à 1500 euros d'amende. Certains cafetiers auraient toutefois aimé trouver un terrain d'entente. "On aurait peut-être pu négocier sur un créneau horaire pour pouvoir chauffer un minimum et ne pas risquer de perdre toute notre clientèle, surtout le matin", regrette Claire Roméo, responsable du "Mini Bar".


V. Fauroux | Reportage vidéo : Guillaume Grüber, L. Schoneshofer

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