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Fonte des glaces : la surface de la banquise de l'Antarctique n'a jamais été aussi réduite pour la saison

par A. Lo.
Publié le 26 septembre 2023 à 14h42

Source : TF1 Info

La banquise de l'Antarctique a atteint sa surface maximale pour l'année.
Au 10 septembre, à la fin de l'hiver austral, elle mesurait 16,96 millions de km².
Il s'agit de l'étendue maximale la plus petite jamais enregistrée depuis le début des relevés scientifiques.

L'Antarctique a enregistré un nouveau triste record. Sa banquise a atteint sa surface maximale pour l'année, s'étendant sur 16,96 millions de km² au 10 septembre. Alors que l'hiver s'achève dans l'hémisphère sud, la période durant laquelle la banquise se reconstitue se termine, signifiant qu'elle va recommencer à fondre. Or cette étendue maximale est la plus petite jamais enregistrée depuis le début des relevés scientifiques, a alerté l'observatoire américain de référence.

Un record battu

Le 10 septembre, "la banquise de l'Antarctique a atteint une étendue maximale annuelle de 16,96 millions de km²", a ainsi écrit le National Snow and Ice Data Center (NSIDC). "Il s'agit du plus bas maximum pour la banquise dans les relevés allant de 1979 à 2023, et de loin." La surface a perdu 1,03 million de km² par rapport au précédent record, enregistré en 1986.

En février, en plein été austral, la banquise antarctique avait atteint un autre point bas, enregistrant une étendue minimum de 1,79 million de kilomètres carrés. Il s'agissait alors d'un record de fonte, selon le NSIDC. Par la suite, la banquise s'est reformée à un rythme inhabituellement lent, malgré l'arrivée de l'hiver.

Le "début d'une tendance de long terme" ?

Durant plusieurs décennies, la banquise de l'Antarctique était restée stable, voire s'étendait légèrement. Mais "depuis août 2016, la tendance concernant l'étendue de la banquise de l'Antarctique a pris un virage brutal à la baisse, durant quasiment tous les mois" de l'année, explique le NSIDC.

Si les scientifiques ont pu hésiter à établir un lien formel entre fonte de la banquise et réchauffement planétaire, cette tendance depuis 2016 apparaît désormais "liée au réchauffement de la couche supérieure de l'océan", écrit l'observatoire américain. "Il existe une inquiétude selon laquelle il pourrait s'agir du début d'une tendance de long terme de déclin de la banquise antarctique, sachant que les océans se réchauffent mondialement."

Dans l'Arctique, où l'été se termine, la banquise a par ailleurs atteint son étendue la plus réduite pour l'année, à 4,23 millions de km², a annoncé le NSIDC. Il s'agit de la sicième mesure la plus basse en 45 ans de données. 

La fonte de la banquise antarctique accentue le réchauffement climatique, puisque sa surface blanche permet davantage de réfléchir les rayons du Soleil que l'océan, plus sombre. La perte de la banquise pourrait par ailleurs déstabiliser la calotte glaciaire, qui, si elle fondait à son tour, pourrait provoquer une montée du niveau des océans catastrophique.

La fonte de la banquise antarctique a déjà un effet désastreux sur la faune, et notamment sur les manchots empereurs, selon une étude publiée en août dans la revue scientifique Communications : Earth & Environment. Sur cinq colonies de ces oiseaux surveillées dans la région de la mer de Bellingshausen, toutes sauf une ont subi une perte "catastrophique" de 100% de poussins, qui se sont noyés ou sont morts de froid lorsque la glace a cédé sous leurs minuscules pattes en raison de la fonte précoce de la banquise, intervenue au beau milieu de la période de reproduction.


A. Lo.

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