CLIMAT - La jeune militante suédoise s’est attaquée ce jeudi 1er juillet aux responsables politiques et économiques des États riches, les accusant d’hypocrisie dans leurs engagements affichés en faveur du climat.
“Jouer un rôle” et exploiter la crise climatique à des fins mercantiles : c’est l’accusation qu’a porté Greta Thunberg contre dirigeants et entreprises des pays riches, à l'occasion d'un sommet sur le climat à Vienne. Ce dernier est organisé par l'ancien gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, d'origine autrichienne.
Face à la "pression publique", "vous avez commencé à agir. Pas agir pour le climat. Mais agir comme dans un jeu de rôle. Jouer à la politique, jouer avec les mots, jouer avec notre futur", a asséné la jeune militante suédoise de 18 ans. "Peut-être que cela vous aide à dormir la nuit", mais tandis que "vous vous posez en sauveurs", "l'écart entre la rhétorique et la réalité ne cesse de se creuser" et "devient impossible à ignorer" devant les "événements climatiques extrêmes qui font rage", a-t-elle déploré.
La lutte contre le changement climatique, “une opportunité commerciale”
Un discours virulent, tandis qu’un épisode caniculaire sans précédent terrasse le Canada depuis quelques jours. Les records de température, qui grimpent par endroits à près de 50°C, ont coûté la vie à plus de 130 personnes dans la région de Vancouver, sur la côte du Pacifique. Les villes américaines au sud de la métropole canadienne connaissent aussi des pics de chaleur historiques, qui provoquent des incendies de forêts de part et d’autre de la frontière.
Greta Thunberg a également fustigé "des mots vides", des objectifs de neutralité carbone "bourrés de lacunes" et "manipulant" les données en ignorant notamment selon elle "les émissions des marchandises importées, des transports aérien et maritime". "La crise climatique est aujourd'hui - au mieux - traitée uniquement comme une opportunité commerciale pour créer de nouveaux emplois, activités et technologies verts", a encore souligné la figure de proue du mouvement "Fridays for Future" et des grèves de jeunes pour le climat.
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L’Austrian World Summit, une initiative lancée il y a cinq ans par Arnold Schwarzenegger
Greta Thunberg, dont l'intervention a été coupée avant la fin pour des raisons techniques selon les organisateurs, s'exprimait par visioconférence devant un parterre de décideurs réunis à l'Austrian World Summit, initiative lancée il y a cinq ans par Arnold Schwarzenegger. Parmi la liste de participants figuraient plusieurs dirigeants politiques dont le chancelier autrichien Sebastian Kurz, qui a vanté les ambitions climatiques de son pays, et le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, chargé du Pacte vert, ou encore des hauts responsables des groupes américains Ford et Apple.
Dans son message d'ouverture, l'acteur avait appelé à "encourager les gens" plutôt qu'à les menacer avec des discours alarmistes. "Nous pouvons mettre fin à la pollution", a insisté l’acteur et réalisateur.