Le gouvernement entend accélérer la plantation de haies sur le territoire français.Avec un objectif ambitieux : 50.000 km supplémentaires à l'horizon 2030.L'occasion de s'intéresser aux nombreux bénéfices apportés par ces plantations.
Cent-dix millions d'euros supplémentaires, c'est la somme que le gouvernement compte allouer au projet de budget 2024 pour développer un "pacte en faveur de la haie". L'objectif ? Que la France soit couverte d'environ 800.000 kilomètres de haies en 2030, soit 50.000 kilomètres de plus qu'aujourd'hui. Ce n'est pas un hasard de voir les haies mises ainsi à l'honneur : en matière de biodiversité comme dans la lutte contre le changement climatique, celles-ci présentent une multitude d'atouts.
Bénéfique pour la faune et la flore
Le ministère de l'Agriculture rappelle que "depuis 1950, 70% du linéaire de haies ont disparu des bocages français". Cela s'explique à la fois par un "remembrement agricole" et par un "déclin de l'activité d'élevage". Une tendance que les programmes de plantations ne suffisent pour le moment pas à enrayer. "La perte est estimée à 23.500 km par an sur la période 2017- 2021", apprend-on.
Composées d'arbres, d'arbustes, mais aussi de ronces et de branchages, les haies servent essentiellement à délimiter champs et jardins. Leur répartition sur le territoire, en bonne partie liée à l'activité agricole, est assez largement inégale, comme en témoigne la carte ci-dessous.
Si le gouvernement mise sur les haies, c'est parce qu'elles présentent une foule d'avantages. "Conservation de la biodiversité, protection des animaux d’élevage et des cultures, augmentation des rendements agricoles", mais aussi "production de bois", souligne l'Office français de la biodiversité (OFB). À cela, il ajoute une "stabilisation et l’enrichissement des sols, la régulation des inondations et l’épuration des eaux", sans compter une "fonction de barrière physique contre les produits phytosanitaires".
La faune sauvage trouve des abris et des refuges saisonniers
Office français de la biodiversité (OFB)
Une haie est prisée par une multitude d'animaux, et constitue en cela un refuge pour la biodiversité. "La faune sauvage trouve des abris et des refuges saisonniers, des lieux de nidification, des ressources alimentaires, des corridors biologiques", rapporte l'OFB. Dans l’ouest de la France par exemple, on retrouve des espèces de petit gibier comme "le lapin de garenne ou la bécasse, la tourterelle des bois, la grive musicienne ou le merle noir".
Un outil de lutte contre le réchauffement climatique
Dans une période marquée par le changement climatique, les haies pourraient jouer un rôle utile, selon les spécialistes. Et pour cause, elles ont une fonction de régulation du climat. Elles protègent non seulement les cultures du vent, mais participent aussi au stockage du carbone. L'OFB ajoute que "dans les fonds de vallées bocagères, elles représentent des zones tampons pour réguler les crues". Au bord des cours d'eau, on leur reconnaît également la capacité de filtrer l’eau, tout en maintenant les berges.
Le réseau des chambres d'agriculture relève enfin que lors des épisodes de fortes chaleurs, amenés à se multiplier à l'avenir, les haies sont utiles pour les bovins, précisant que l'"on observe un effet positif sur la production de lait et la limitation du niveau de stress des animaux."