Dans un rapport, les Sénateurs font état de l'affaiblissement de l'agriculture française.Selon eux, la France importe de plus en plus et son "potentiel productif" diminue d'année en année.Un déclin qui n'a pas été ralenti par le premier mandat d'Emmanuel Macron.
Alerte des sénateurs à propos de l'agriculture française. Ce secteur, souvent cité comme une des forces du pays, serait en plein déclin, passant de "deuxième à cinquième exportateur mondial en vingt ans". Selon un rapport de la commission économique du Sénat, la France importe de plus en plus de produits agroalimentaires tandis que son "potentiel productif agricole s'érode d'année en année".
Une "Ferme France" en déclin
Selon le rapport publié le 28 septembre et notamment porté par le sénateur LR Laurent Duplomb, agriculteur en Haute-Loire, les importations alimentaires "ont doublé depuis 2000". Par ailleurs, la production française diminuerait progressivement, particulièrement en raison de la baisse du nombre d'exploitations.
Les élus soulignent également que le gouvernement d'Emmanuel Macron (2017-2022) n'a pas "ralenti le déclin" de la "Ferme France". Les sénateurs critiquent ainsi le choix du président de la République d'avoir poussé l'agriculture française à "monter en gamme" pour compenser une perte de compétitivité déjà à l'œuvre. Selon eux, ce choix de réorienter la production nationale vers des produits plus exigeants a surtout profité aux denrées importées, vendues moins cher. Résultat : sur les tables françaises, fruits et légumes sont aujourd'hui importés à près de 50%.
De même pour la part de poulet importé consommé par les ménages français, passée de 20 à 50%, alors que la consommation de poulet labellisé plafonne. En outre, pour les rapporteurs, "si la laiterie française est forte à l'export, elle ne le doit qu'à la faiblesse des revenus de ses éleveurs". Ils relèvent que 61% des éleveurs laitiers n'atteignent pas le salaire médian (22.040 euros par an en 2019 selon l'Insee). Le rapport fustige une hausse de charges des producteurs, notamment en raison des coûts de main-d’œuvre.
Face à cet état des lieux, les rapporteurs plaident pour la nomination d'un "haut-commissaire à la compétitivité de la Ferme France", qui piloterait un plan "Compétitivité 2028". Ils prônent aussi la pérennisation des exonérations de cotisations sociales pour les saisonniers ou recommande encore de ne "pas interdire sans alternative" l'usage de certaines substances comme les pesticides. Ces préconisations sont pour la plupart portées par le syndicat agricole majoritaire FNSEA.