Incendie en Gironde : comment expliquer la reprise des feux après deux semaines d'accalmie ?

Publié le 10 août 2022 à 13h41

Source : JT 13h Semaine

Le feu de Landiras, qui avait ravagé des milliers d'hectares en juillet, a repris depuis mardi 9 août.
Comment expliquer ce retour des flammes dans un secteur déjà brûlé le mois dernier ?

Le cauchemar reprend. Après avoir été ravagé par les flammes au mois de juillet, le secteur de Landiras, en Gironde, est à nouveau confronté à un incendie "très vigoureux". Depuis mardi 9 août après-midi, plusieurs milliers d'hectares sont déjà partis en fumée, l'équivalent de "dix terrains de football par minute", selon le Commandant Alexandre Jouassard, porte-parole de la Sécurité civile, au micro de TF1 (voir vidéo en tête de cet article).

Le 25 juillet, la préfète de Gironde, Fabienne Buccio, avait pourtant affirmé que le feu de Landiras était "fixé", après avoir détruit 13.800 hectares de forêt. Alors comment expliquer cette reprise ? D'une part, "le feu n'a jamais été déclaré éteint", rappelle Christophe Chantepy, expert défense des forêts contre l'incendie à l'Office national des forêts (ONF), auprès de TF1info.

"Depuis trois semaines, les pompiers sont présents sur le secteur et éteignent tous les jours des foyers", poursuit-il. "À certains endroits, il existe des souches où tout n'avait pas été passé sous l'eau lors des opérations de noyage. Noyer 13.000 hectares est très difficile. Les pompiers ont aussi cherché à noyer les lisières, d'où le feu peut repartir. Cela nécessite un gros travail."

"Avant la pluie, il sera difficile de se rendre maîtres du feu"

Mais les conditions météorologiques ont compliqué la tâche. "Depuis juillet, il n'y a pas eu une goutte de pluie, il fait toujours chaud, et le temps devient même caniculaire ces derniers jours", déplore Christophe Chantepy. "Avec un peu de vent pour attiser les braises, le feu peut potentiellement reprendre."

D'autant que la forêt de Landiras, comme toutes celles du massif aquitain, est particulière. "Historiquement, il s'agissait de marais qui ont été drainés puis replantés", explique l'expert de l'ONF. "Les premières couches du sol sont donc assez souvent composées d'un équivalent de tourbes (une matière inflammable, ndlr). Le feu, lorsqu'il a été très intense comme en juillet, est entré dans les profondeurs du sol, où il reste en combustion lente. Noyer tout cela est très long. Il y a de grandes chances que cela soit à l'origine de cette reprise."

Seules d'importantes pluies pourraient permettre d'éteindre définitivement les flammes. "Les pluies attendues pour dimanche et lundi pourraient être salutaires afin de noyer le feu", espère Christophe Chantepy. "Avant la pluie, il sera difficile de se rendre maîtres du feu."


Idèr NABILI

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