L'Australie dévorée par les flammes

Incendies en Australie : en colère, le leader de Midnight Oil incrimine le gouvernement

Publié le 17 janvier 2020 à 12h59
Incendies en Australie : en colère, le leader de Midnight Oil incrimine le gouvernement

RÉACTION - Peter Garrett, chanteur du groupe Midnight Oil et ancien ministre de l’Environnement, accuse dans un entretien au "Parisien" le gouvernement australien actuel d'avoir minimisé les risques d’incendies.

"How do we sleep while our beds are burning/Comment dormons-nous pendant que nos lits brûlent." Ces paroles, tirées de la chanson Beds are Burning du groupe australien Midnight Oil parue en 1987, semblent être plus que jamais d’actualité. 

Depuis le début des gigantesques feux de forêt qui ont dévasté près de 8 millions d’hectares en Australie, des stars comme Nicole Kidman, Chris Hemsworth et Pink ont tenu à afficher leur soutien, financier ou simplement moral. Il manquait juste la voix de Peter Garrett, 66 ans, chanteur du groupe de rock, on ne peut mieux placé pour parler des incendies qui ravagent son pays.

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Interrogé par nos confères du Parisien, l'artiste ne masque pas son désarroi ni sa colère : "En Australie, nous avons déjà vécu d'énormes incendies mais jamais de cette ampleur et de cette férocité. Nous savons depuis longtemps, plus d'une décennie, que la crise climatique, qui accentue les températures et assèche les sols, rendrait les feux plus intenses et plus dangereux sur notre continent." 

Aucune excuse pour le gouvernement

Ce militant écologiste, qui fut député puis ministre de l'Environnement de 2007 à 2010, déplore dans cette même interview que l'actuel gouvernement conservateur n'ait pas tenu compte des avertissements, ce qui a, selon lui, empêché de résoudre ces problèmes. "Pire, ils ont refusé de rencontrer des experts en incendies" poursuit-il. "Ils ont minimisé les risques, ce qui fait que l'on se retrouve depuis quelques semaines dans une situation proche d'une guerre, avec de pertes humaines et matérielles, des gens évacués, sans électricité ni nourriture, des villes entières sont coupées du monde. Le Premier ministre et le gouvernement n'ont aucune excuse. Car ils savaient. Et ils ont nié la réalité."

"On a perdu des vies, une faune et une flore exceptionnelles, un milliard d'animaux ont été tués ou blessés, beaucoup ont perdu leurs maisons. Et beaucoup n'ont pas une assurance suffisante, ou pas d'assurance du tout, pour reconstruire…" s’effare-t-il, tout en reconnaissant une solidarité exemplaire et consolatrice : "Le plus important, pour moi, n'est pas de chanter mais de maintenir la pression sur le système politique pour qu'il prenne ses responsabilités et sur le gouvernement pour qu'il n'oublie pas les victimes dans six ou douze mois." 


La rédaction de TF1info

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