Inondations : l'Île-de-France "particulièrement vulnérable" et pas assez préparée

S.M avec AFP
Publié le 18 novembre 2022 à 22h38

Source : JT 20h WE

L'Île-de-France, zone "particulièrement vulnérable à l'aléa des crues", est insuffisamment préparée aux inondations, alerte la Cour des Comptes dans un rapport.
La juridiction financière pointe le fait que Paris est bien moins protégée que d'autres villes étrangères, comme Londres.
Une forte crue comme celles de 1910 pourraient coûter jusqu'à 30 milliards d'euros à la région.

Après la sécheresse, c'est l'un des risques naturels les plus importants dans la région. L'Île-de-France, zone "particulièrement vulnérable à l'aléa des crues", est insuffisamment préparée aux inondations, a pointé, jeudi, la Cour des comptes, dans un rapport public. 

Dans cette étude, la juridiction financière alerte qu'un évènement semblable aux crues record de 1910, où la Seine avait atteint 8,62 m à Paris, coûterait cher : 30 milliards d'euros, selon les données de l'OCDE. Les dernières crues d'importance de la métropole francilienne remontent à 2016 et 2018 où les eaux avaient atteint respectivement 6,10 m et 5,85 m, selon les chiffres de la direction départementale des territoires (DDT) de l'Eure, également évoqués dans le document. 

Paris bien moins protégée que Londres

La Cour des Comptes note un manque de "prise en compte par les collectivités locales" du risque d'inondation, auquel s'ajoute la faible connaissance des populations sur les risques causées par "des remontées de nappe ou des ruissellements" pourtant responsables "d’un tiers des dommages assurés en Ile-de-France". Elle demande à l’État plus de transparence en mettant "à la disposition de tous les acteurs les informations disponibles sur ce risque".  La Cour des comptes met aussi en lumière le peu d'investissements réalisés par les collectivités territoriales comparé à d'autres régions, soulignant que seuls 23 des 65 millions d'euros budgétés pour la lutte contre les inondations ont été dépensés sur la période 2009-2021. 

Autre point significatif : l'agglomération parisienne est bien moins protégée contre les grandes crues que certains voisins à l'étranger. Pour la petite couronne, le retour de crue, c'est-à-dire le délai moyen au cours duquel une crue d'importance similaire pourrait se produire, "est de 30 à 50 ans, voire de 10 à 20 ans entre le pont d’Iéna et Issy-les-Moulineaux", pointent les auteurs. En comparaison, la ville de Londres serait "protégée face à un retour de crue de 1.000 ans" et viserait "une protection pour un retour de 10.000 ans d'ici 2100"

Enfin, la juridiction financière dénonce "un manque de stratégie coordonnée" autour du bassin de la Seine et invite l'ensemble des acteurs, notamment la région à se pencher davantage sur la question. 


S.M avec AFP

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