AÉRIEN - Le secrétaire d'Etat aux Transports a annoncé ce lundi la suppression des vols domestiques dont le trajet peut se faire en train en moins de 2h30. C'est l'une des conditions qu'impose l'Etat à Air France pour son sauvetage. Mais la compagnie française ne serait pas la seule touchée.
La crise sanitaire a fortement influencé le trafic aérien, et ce n'est pas fini. Ainsi, le gouvernement a décidé de supprimer les lignes intérieures quand le train offre un trajet équivalent, et ce, pour toutes les compagnies. Dans le collimateur, les lignes pour lesquelles il existe un trajet en train de moins de 2h30. Concrètement, cela concernerait par exemple les vols reliant Paris à Nantes, Lyon ou encore Bordeaux.
Une exception toutefois pour les lignes qui permettent une correspondance vers l'étranger. Même chose pour les liaisons entre les régions. Pas de changement par exemple pour un Lyon-Biarritz puisque le trajet en train dépasse les deux heures et demie. A Roissy ce lundi après-midi, les voyageurs s'interrogeaient sur le bien-fondé d'une telle décision. "En prenant les billets longtemps à l'avance, c'est bien plus confortable de prendre l'avion que de prendre le train, c'est beaucoup moins cher", s'étonne ainsi une passagère dans le reportage de TF1 en tête de cet article.
Pour autant, une autre utilisatrice souligne, elle, l'aspect essentiel de cette démarche sur le plan écologique : "C'est absolument fondamental, et tant pis pour le petit sacrifice. Si chacun le fait, ça vaut le coup pour nos enfants et petits-enfants", dit-elle.
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Des raisons écologiques
Ce sont justement des raisons écologiques qui sont avancées par le gouvernement pour expliquer la suppression de ces lignes. Il souhaite qu'Air France réduise de moitié ses émissions de CO2 sur ses vols intérieurs d'ici 2024. En contrepartie, 7 milliards d'euros d'aides publiques seront versés à la compagnie.
Une nouvelle politique environnementale qui se veut compatible avec le droit européen, comme l'indique Maître Lionel Guijarro, avocat en droit aérien. "Il y a bien une raison environnementale qui est évoquée. Il faut par ailleurs qu'il y ait un transport alternatif et il existe, donc c'est également justifié. Enfin, il ne faut pas qu'il y ait de distorsion de concurrence, et là le secrétaire d'Etat a bien indiqué que ça s'appliquerait à l'ensemble des compagnies aériennes", avance-t-il.
Le train devrait évidemment profiter de cette décision. Aujourd'hui, la SNCF a le monopole, mais cela ne devrait pas durer. D'ici deux ans, d'autres compagnies ferroviaires devraient proposer des offres attractives. Sur la route, les lignes de bus à bas coût pourraient elles-aussi tirer leur épingle du jeu, et bénéficier de la baisse du nombre de vols intérieurs.