Le biochar, ce charbon végétal fabriqué à base de coques de cacao

par A. Lo. avec AFP
Publié le 5 juin 2023 à 10h52, mis à jour le 5 juin 2023 à 11h49
JT Perso
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Source : TF1 Info

Le biochar pourrait devenir clef pour la transition écologique.
Obtenu en chauffant des coques de cacao, ce charbon végétal a la capacité d'emprisonner du gaz à effet de serre pendant des siècles.
Néanmoins, une production à grande échelle est pour le moment trop coûteuse.

Du cacao au charbon, il n'y aurait qu'un pas. C'est effectivement en chauffant à haute température des coques de cacao privées d'oxygène qu'est obtenue une étonnante poudre sombre, appelée biochar, dont les propriétés pourraient permettre de lutter contre le réchauffement climatique. Un procédé que LCI détaille dans le reportage visible en tête de cet article.

Une production qui se multiplie partout en Europe

Selon le Giec, ce charbon végétal permettrait de stocker à grande échelle 2,6 milliards de tonnes de CO2 chaque année, sur les 40 milliards émis par l'humanité. Une fois obtenue, la poudre peut être utilisée comme fertilisant durable ou encore comme ingrédient pour la production d'un béton "vert". "Nous renversons le cycle du carbone", résume auprès de l'AFP Peik Stenlund, PDG de Circular Carbon, entreprise allemande de 40 salariés qui s'est spécialisée dans la production de biochar, notamment dans une usine de Hambourg.

Ce site qui est l'un des plus grands en Europe, est localisé juste à côté d'une multinationale de cacao dont il récupère les déchets de productions pour les transformer en biochar. Celui-ci est ensuite conditionné dans des dizaines de sacs blancs, avant d'être vendu à des agriculteurs de la région. Lors du processus, du biogaz est par ailleurs produit. Capté, il est lui-même revendu à l'usine voisine. Au total, 3500 tonnes de biochar et "jusqu'à 20 mWh" de gaz sont produits chaque année sur le site, avec 10.000 tonnes de coques de cacao.

L'usage de ce matériau, qui peut être obtenu à partir de n'importe quel végétal, est loin d'être nouveau. Les civilisations précolombiennes ont longtemps utilisé le biochar comme fertilisant. Il a été redécouvert au vingtième siècle par des scientifiques étudiant les "terra preta", des sols noirs extrêmement féconds d'Amazonie. Sa structure en forme d'éponge améliore les rendements agricoles, avec une meilleure absorption de l'eau et des nutriments, diminuant le besoin d'irrigation et d'engrais.

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Le système circulaire de l'usine de Hambourg a néanmoins ses limites. Il serait d'abord difficile de l'appliquer à grande échelle. Par ailleurs, tous les sols ne sont pas réceptifs au biochar, "plus efficace dans des climats tropicaux", tout comme la matière première n'est "pas disponible partout", explique David Houben, chercheur de l'institut UniLaSalle, en France. Surtout, le coût est encore trop important, en particulier pour des agriculteurs. On serait "aux alentours de mille euros la tonne", selon une estimation du chercheur. Cela n'empêche que des projets autour du biochar se multiplient partout en Europe. La production annuelle devrait passer de 53.000 à 90.000 tonnes entre fin 2022 et fin 2023.


A. Lo. avec AFP

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