L'érosion côtière menace entre 5.000 à 50.000 habitations, alerte Elisabeth Borne

Publié le 12 février 2020 à 14h09

Source : JT 13h WE

INQUIÉTUDE - Anticipant les effets de l’érosion maritime, ministre de la Transition écologique, estime qu'il faudra relocaliser entre "5000 et 50.000 habitations" d'ici 2100.

L’érosion des côtes françaises semble inexorable. La ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, a déclaré, dans une interview accordée au Parisien du mercredi 12 février, qu'entre "5.000 à 50.000 habitations" sont directement menacées par le recul du trait de côte "d'ici la fin du siècle." 

"Nous n'avons pas le choix"

La position de la ministre peut sembler fataliste, mais sur le terrain, les faits lui donnent malheureusement raison. "Sur une partie de notre territoire, comme en Vendée ou dans la Somme, le trait de côte recule de 50 cm à 1,5 m par an", rappelle Elisabeth Borne. 

"Nous voulons donner des outils aux élus pour identifier les zones qui sont menacées à moyen terme, c'est-à-dire dans moins de trente ans, explique la ministre. Nous n'avons pas le choix, il faudra éviter de nouvelles constructions et relocaliser un certain nombre d'habitations et d'équipements." 

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Qu'est-ce que le recul du trait de côte ?

D'après le site Géorisque qui dépend du ministère de la Transition écologique, le recul du trait de côte est défini comme étant "le déplacement vers l'intérieur des terres de la limite entre le domaine marin et le domaine continental." Face à ce phénomène, la relocalisation des activités et des biens s’avère inévitable. 

Le nombre, situé entre 5000 et 50.000, de logements menacés par l'avancée de la mer provient des travaux du Cerema, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement. Cette estimation du Cerema s'inscrit dans le cadre de l’élaboration d’un indicateur national de l’érosion côtière. La valeur immobilière concernée par le recul du trait de côte est toute de même estimée entre 0,8 et 8 milliards d’euros.

Aujourd'hui, le littoral métropolitain et des cinq départements d'outre-mer comptent environ 16.000 ouvrages et aménagements, pour une longueur cumulée de 2300 km. Environ 30% du trait de côte est considéré comme artificialisé et plus de 20% du littoral français est en recul. La surface perdue entre 1960 et 2010 est estimée à 30 km², soit l'équivalent de 4.200 terrains de football. 


La rédaction de TF1info

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