Le bassin du Congo, "poumon de la planète" au cœur du One Forest Summit

Publié le 1 mars 2023 à 15h48, mis à jour le 1 mars 2023 à 15h57
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Du 1er au 2 mars, se tient un sommet promouvant la protection des trois plus grands bassins forestiers équatoriaux.
Parmi eux, le bassin du Congo.
Le deuxième massif forestier de la planète, véritable poumon écologique, traverse plusieurs pays, dont la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville ou le Gabon.

Le cœur vert de l'Afrique. Le "One Forest Summit", chargé de promouvoir la préservation et la conservation des grands bassins forestiers, se tiendra du 1er au 2 mars à Libreville, au Gabon. Une manière de mettre en avant le deuxième plus vaste massif forestier de la planète qu'est le bassin du Congo.

Véritable puits de carbone

Moins connu que l'Amazonie, qui reste le massif le plus étendu, le bassin du Congo est composé de 220 millions d'hectares de forêts, répartis à travers six pays : la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, le Gabon, le Cameroun, la République centrafricaine et la Guinée équatoriale. Ce massif forestier est considéré comme l'habitat terrestre le plus riche en ce qui concerne les espèces et la biodiversité, avec certaines endémiques de cette région et d'autres menacées, comme les éléphants de forêt ou les gorilles de plaine et de montagne. 

Car les difficultés d'accès à ces forêts avaient, jusque-là, relativement épargné le bassin du Congo de l'exploitation forestière, contrairement à l'Amazonie, particulièrement impacté par la déforestation. Cela est de moins en moins vrai. Les Nations unies rapportent qu'entre 2015 et 2020, dix millions d'hectares de forêts africaines ont été détruits chaque année. Un véritable problème alors que le bassin est celui dont le taux de séquestration nette de CO2 est le plus important au monde. L'ONU rapportait effectivement en 2019 qu'il absorbait 750 millions de tonnes de CO2 par an, au point d'être qualifié de véritable poumon écologique de la planète.

"Environ un tiers des espèces d'Afrique tropicale sont menacées d'extinction. Si l'on continue à ce rythme, cela va s'accroître. Dans la préservation, il faut penser que des êtres humains ont besoin de ces ressources, mais il faut aussi penser à les pérenniser", alertait auprès de l'AFP Bonaventure Sonké, professeur à l'université de Yaoundé.

Lutter contre la déforestation

D'un point de vue local, les politiques de protection sont différentes selon les pays. Ainsi, le Gabon est mis en avant par rapport à ses voisins, de nombreux efforts ayant été faits ces dernières années pour préserver son patrimoine naturel. Si la forêt équatoriale s'étend sur 88% de son territoire, treize parcs nationaux ont été créés au début des années 2000 afin de les protéger, notamment contre les trafiquants de bois et permettre une exploitation durable de cette ressource. D'ici à 2030, le pays s'est engagé à sanctuariser 30% de son territoire en aires protégées (mer, terre et eaux douces).

A contrario, la République démocratique du Congo voit la superficie de ses forêts largement diminuer. Le pays a perdu en trente ans 20% de ses forêts humides, selon les chiffres du Joint Research Center européen. La pression démographique dans ce pays est mise en cause, celle-ci entrainant une explosion de l'exploitation des ressources du pays. Si des engagements ont déjà été pris pour protéger les espaces forestiers, avec la création de parcs nationaux, les problèmes de gouvernance politique et d'insécurité ont empêché une véritable lutte contre l'exploitation illégale de bois et le braconnage.

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Faute de politiques au niveau local, l'accent dans la lutte contre la déforestation est donc aussi mis sur les pays du Nord. Partant du constat que l'Union européenne serait responsable de 19% de la déforestation tropicale, un accord au niveau européen a été conclu en décembre dernier, obligeant les entreprises à prouver que leurs produits n'ont pas contribué à ce phénomène si elles souhaitent les vendre sur le marché européen. Le "One Forest Summit" s'inscrit notamment dans ce sens. La promotion de "filières plus durables" pour les produits issus du bois ou de l'agroforesterie et la recherche de financements seront, entre autres, au programme du sommet.


Aurélie LOEK

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