ACTIVITÉ HUMAINE - Dans une étude publiée ce mardi, des scientifiques du World Weather Attribution (WWA) attribuent les inondations meurtrières ayant eu lieu début juillet en Allemagne et en Belgique au réchauffement climatique. Selon eux, ces événements pourraient se reproduire de plus en plus souvent.
La responsabilité du réchauffement climatique ne fait plus l'ombre d'un doute. Selon une étude du World Weather Attribution (WWA), qui regroupe des experts de divers instituts de recherche dans le monde, le réchauffement dû à l'activité humaine a renforcé la probabilité et l'intensité des inondations qui ont ravagé l'Allemagne et la Belgique en juillet, faisant plus de 200 morts et des milliards d'euros de dégâts.
Les 39 scientifiques, qui publient leurs travaux ce mardi, estiment que la survenue d'un tel épisode extrême sur ces régions a été rendue jusqu'à 9 fois plus probable par le réchauffement dû à l'activité humaine, avec au moins 20% de probabilité supplémentaire. Le changement climatique a également "fait augmenter la quantité de pluie sur une journée d'entre 3% et 19%", écrivent-ils. L'épisode a "largement battu les records de précipitations historiquement enregistrés" sur les zones touchées, soulignent les chercheurs.
Vers une multiplication de ces catastrophes
En étudiant différentes situations, ils ont observé une "tendance à un renforcement", même si demeure une "grande variabilité" d'une année sur l'autre. Et évalué la probabilité de survenue en Europe occidentale d'un épisode comme celui de juillet à une fois tous les 400 ans. Soit concrètement, une chance sur 400 chaque année qu'une telle catastrophe se produise. Selon les auteurs de l'étude, ces catastrophes deviendront de plus en plus courantes à mesure que le réchauffement climatique se poursuivra, puisqu'un phénomène physique fait augmenter l'humidité de l'atmosphère d'environ 7% pour chaque degré supplémentaire.
Il est en conséquence "important de savoir comment nous réduisons la vulnérabilité à ces épisodes et leurs impacts", a souligné un des auteurs, Maarten van Aalst, directeur du Centre Climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Car "malheureusement, les gens sont souvent prêts... mais pour le précédent désastre".
Il s'agit de la deuxième étude pointant clairement le réchauffement dans les catastrophes naturelles qui se sont multipliées cet été. Le WWA avait déjà calculé que le "dôme de chaleur" qui a suffoqué le Canada et l'Ouest américain fin juin aurait été "presque impossible" sans les effets du changement climatique.
Lire aussi
VIDEO - Belgique : nouvelles inondations, un torrent emporte des voitures près de Namur
Lire aussi
"Une partie de nos vies a été détruite" : à Liège, les sinistrés des crues racontent des heures d'angoisse
Lire aussi
Inondations en Belgique : le roi Philippe et la reine Mathilde très émus lors de l’hommage aux victimes
Début août, les experts climat de l'ONU (Giec) avaient eux aussi sonné l'alarme dans un rapport choc, pointant un réchauffement de la planète encore plus rapide et plus fort qu'on ne le craignait, menaçant l'humanité de désastres "sans précédent". Le seuil de +1,5°C - objectif idéal à ne pas dépasser selon l'accord de Paris - pourrait ainsi être atteint autour de 2030, soit 10 ans plus tôt qu'estimé.