2021, "pire année" pour le miel français

C.A.
Publié le 20 octobre 2021 à 16h26, mis à jour le 21 octobre 2021 à 23h14

Source : JT 20h Semaine

CHANGEMENT CLIMATIQUE - Les apiculteurs ont été durement touchés cette année par les conditions météorologiques. La majorité d'entre eux déplore une récolte quasi-nulle. Selon une organisation professionnelle, il s'agit même de "la pire année de l'apiculture française".

Cette année, le miel sera un produit de luxe. Selon l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), la récolte de miel 2021 se situera entre 7000 et 9000 tonnes, soit moins de la moitié de celle de 2020. "C'est la pire année de l'apiculture française", considère cette organisation dans un communiqué.

Le travail moindre des abeilles s'explique par le changement climatique et les conditions météorologiques très défavorables du printemps et de l'été. "Le bouleversement climatique, ressenti par les apiculteurs depuis une bonne quinzaine d'années est bien là. Les floraisons sont de plus en plus précoces et rapides. Dès le mois de juillet dans beaucoup d’endroits, la saison est terminée alors qu’auparavant elle s’étalait sur plusieurs semaines en été", estime l'Unaf.

Des récoltes nulles ou quasi-nulles dans toute la France

Dans de très nombreuses régions, de longues périodes de gel, de froid et de pluies se sont succédé durant tout le printemps et une bonne partie de l’été. "Les abeilles n'ont pas pu bénéficier des floraisons", relève l'Unaf. Si les récoltes de miel de colza se sont révélées médiocres dans la plupart des régions, les récoltes de miel d'acacia, anéanties par les gelées tardives et les pluies, ont été "nulles sur tout le territoire", selon l'organisation. Pour Philippe Gaulard, apiculteur en Bourgogne, c'est "du jamais-vu". "Les dernières gelées ont été fatales aux fruitiers, acacias, etc.", explique-t-il dans un communiqué, estimant ses pertes de 50 à 60%.

Dans le sud, la situation n'est pas meilleure. Les récoltes de miel de printemps comme le romarin, le thym, la bruyère blanche ou la garrigue, ont été nulles ou médiocres."Le froid persistant et les pluies fréquentes ont empêché les abeilles de rentrer du nectar et du pollen. Nous n’avions jamais affronté une telle situation. Aucune récolte de printemps", témoigne Henri Clément, apiculteur en Lozère.

Dans le sud-est, la récolte de miel de lavande a tiré son épingle du jeu. Les récoltes de miel de châtaignier sont partout médiocres. En montagne, les miellées se sont avérées globalement mauvaises, car souvent trop brèves. Dans l'est, celles de forêt ou de sapin, sont quasiment nulles. La récolte de tournesol varie selon les bassins, mais reste souvent décevante.

"Il y aura moins de miel français dans les magasins, mais beaucoup de miel étranger", déclare à l'AFP Christian Pons, le président de l'Unaf.

La survie des colonies en jeu

L'hiver approchant, de nombreux apiculteurs se disent inquiets pour la survie de leurs cheptels, qui ne peuvent compter que sur de maigres réserves. La majorité des colonies a à peine produit suffisamment de miel pour assureur sa survie. Seul lot de consolation pour les apiculteurs : la prédation du frelon, qui fait des abeilles son festin, a été très faible cette année. Comme les abeilles, il a souffert des mauvaises conditions météorologiques. 

En juillet, l'Unaf a alerté les services de l'État pour que soit mis en œuvre le régime des calamités agricoles afin d'aider les apiculteurs à passer ce cap. Plusieurs départements ont déjà enclenché la procédure.


C.A.

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