Nouvelles espèces menacées : quels sont les animaux à protéger en priorité ?

Les tigres, les papillons ou encore les esturgeons... aucune espèce ne semble épargnée. L’union internationale pour la conservation de la nature a dévoilé aujourd’hui sa liste rouge des animaux menacés. Elle classe les espèces dans l'une des huit catégories de menace. Créée en 1964, cette liste comprend désormais plus 147.517 espèces, dont 41.459 menacées d’extinction. Parmi celles-ci, 9065 sont en danger critique d'extinction ; 16.094 sont en danger et 16.300  vulnérables.

"La présente mise à jour de la liste rouge souligne la fragilité des merveilles de la nature, telles que le spectacle unique des papillons monarques migrant sur des milliers de kilomètres", a déclaré le Dr Bruno Oberle, Directeur général de l’UICN, cité dans un communiqué.

Les tigres sauvages sont 40% plus nombreux dans le monde qu'on ne le pensait jusque-là. La population de Panthera tigris "semble se stabiliser voire augmenter". Ce bond s’explique par des améliorations des techniques de suivi. La dernière évaluation de la population mondiale de tigres vivant dans la nature remontait à 2015. Le nouveau comptage a permis d'estimer à entre 3726 et 5578, le nombre de ces élégants félins à la fourrure orangée rayée de noir.  Malgré ces chiffres encourageants, elle reste une espèce menacée, a révélé jeudi l'Union internationale pour la conservation de la nature.

"Les principales menaces comprennent le braconnage des tigres, le braconnage et la chasse de leurs proies, ainsi que la fragmentation et la destruction des habitats en raison des pressions croissantes de l’agriculture et des établissements humains", souligne l'UICN. "Pour protéger cette espèce, il est essentiel d’agrandir et de relier les aires protégées entre elles, de veiller à ce qu’elles soient gérées efficacement et de travailler avec les communautés locales vivant à l’intérieur et autour des habitats des tigres", ajoute-t-elle.

Le monarque migrateur, un majestueux papillon capable de parcourir des milliers de kilomètres chaque année pour se reproduire, vient quant à lui rejoindre la liste rouge de l'UICN. La cause, le changement climatique et la destruction de son habitat. Ce papillon a vu sa population en Amérique du Nord diminuer "d’entre 22% et 72% au cours de la dernière décennie", note l'UICN. La population occidentale a diminué d’environ 99,9% depuis les années 1980. La population orientale, plus grande, a reculé de 84% entre 1996 et 2014.

Selon la même source, l’exploitation forestière, la déforestation mais aussi les pesticides et herbicides "tuent les papillons et l’asclépiade, la plante hôte de laquelle les larves du papillon monarque se nourrissent." "Il est douloureux de voir les papillons monarques et leur extraordinaire migration vaciller au bord de l’effondrement", souligne Anna Walker, de la New Mexico BioPark Society, qui a dirigé l’évaluation des papillons monarques.

"La question de savoir s’il reste suffisamment de papillons pour maintenir les populations et empêcher leur extinction demeure préoccupante", alerte l'UICN. Pour Anna Walker, "il existe des signes d’espoir" dans la mobilisation du public et des organisations pour essayer de protéger ce papillon et ses habitats. 

La situation des esturgeons est également allée de mal en pis. Celle du beluga également réputé pour ses œufs dont on fait du caviar et sa viande, selon cette liste rouge. "Toutes les espèces d’esturgeons encore en vie dans l’hémisphère nord, également migratrices, sont aujourd’hui menacées d’extinction en raison des barrages et du braconnage", note l'IUCN.

Ce sont désormais 100% des 26 espèces d’esturgeons restantes dans le monde qui sont menacées d’extinction, un déclin plus prononcé qu'on ne le pensait pour cause de braconnage ou d'obstacle à la migration. L’esturgeon jaune, est passé de la catégorie "en danger critique" à "éteint à l’état sauvage". La réévaluation a également confirmé l’extinction du spatulaire chinois (aussi appelé espadon chinois).