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Émissions de gaz à effet de serre : où en est la France ?

Publié le 25 septembre 2023 à 16h21

Source : JT 20h WE

Emmanuel Macron présente, lundi après-midi, les grands axes de la "Planification écologique".
Une feuille de route qui doit permettre à la France de diminuer de 55% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030.
Un objectif que la France peine, pour le moment, à respecter.

C'est un défi de taille que s'est fixé la France : réduire de 55% d'ici à 2030 ses émissions de gaz à effet de serre. Un objectif crucial pour contenir en dessous des 2°C le réchauffement des températures mondiales. Dans ce cadre, Emmanuel Macron doit présenter, ce lundi 25 septembre à 15h, les grands axes de sa "Planification écologique", plusieurs fois reportée. Un texte qui doit détailler les mesures à mettre en place pour limiter les émissions de CO2 dans tous les secteurs. Car pour le moment, selon la dernière version de l'Observatoire climat-énergie publié le 14 septembre, en 2022, la France n'a pas respecté ses objectifs.

Le bâtiment et l'industrie dans les clous

Selon cet observatoire développé par le Réseau action climat (RAC) avec notamment l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l'objectif des émissions brutes - qui regroupe toutes les émissions des différents secteurs sans l'absorption par les forêts et les sols - est tenu avec une baisse de 4,2 mégatonnes d'équivalent CO2 (MtCO2e) émis l'an passé. Le constat est moins bon pour les émissions nettes - qui prennent en compte toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) moins le CO2 absorbé par les sols et les forêts - qui dépassent de 16 MtCO2e le cap fixé par la France.

Par secteur, seuls deux sont dans les clous : celui du bâtiment avec une baisse de 11 MtCO2e de ses émissions en 2022 grâce à la diminution de la consommation de fioul domestique et de gaz pour le chauffage pour les ménages, "du fait de prix de l'énergie élevés, d'actions de sobriété et d'un hiver moins rigoureux". L'industrie est également sur la bonne voie puisqu'elle a maintenu son niveau d'émissions de gaz à effet de serre, avec 73 MtCO2e émises l'an passé, Réseau Action Climat alertant toutefois sur l'attitude des grandes industries qui "ont utilisé davantage de gaz fossile".

Le bilan désastreux des forêts et des sols

En revanche, tous les autres secteurs dépassent, plus ou moins largement, le crédit carbone fixé par la France. L'agriculture est proche de respecter ses objectifs en ne dépassant que de 0,5 MtCO2e son objectif, une estimation encore "provisoire", précise toutefois l'Observatoire et "prenant principalement en compte la consommation de carburant des engins agricoles qui n'est pas le poste le plus émetteur". Dans les transports, le secteur dépasse de 4,5 MtCO2e le but fixé, en raison notamment du trafic automobile et de la reprise de l'aérien.

Enfin, les forêts et les sols plombent à eux seuls les limites d'émissions de gaz à effet de serre de la France, en séquestrant le carbone en bien moins grande quantité qu'attendu. En 2022, 24,1 MtCO2e de moins que les objectifs fixés ont été absorbés par ces puits de carbone. Une situation qui s'explique par les difficultés rencontrées depuis plusieurs années par les forêts françaises, dont certaines sont même devenues émettrices de carbone, en raison des sécheresses renforcées par le changement climatique, de la multiplication des incendies et de la diffusion des maladies. Face à cette situation, Réseau Action Climat appelle à "renforcer les transformations structurelles dans tous les secteurs".

Tous les secteurs de l'énergie à la traîne

En ce qui concerne le volet énergétique, l'Observatoire Climat-Énergie s'est penché sur les indicateurs de consommation ainsi que sur les capacités de production. Il pointe la "situation critique" de la France dans ce domaine avec un "retard sur les objectifs de baisse de la consommation d'énergie et de développement des énergies renouvelables". La consommation d'énergie fossile a été supérieure de 26,7 terrawattheure (TWh) par rapport aux objectifs fixés en 2022.

Concernant les énergies renouvelables, le contrat n'est, là non plus, pas rempli : la France aurait dû atteindre 24,3% de ces énergies dans son mix énergétique l'an passé, un chiffre qui n'a atteint de 20,7% dans les faits. "Les retards concernent notamment l’éolien terrestre (...) et le solaire photovoltaïque", pointe l'Observatoire qui rappelle que "la France n'est donc pas dans les clous de la transition énergétique".


Annick BERGER

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